Ce qui nous transporte dans la superbe musique d’Olivier Calmel, c’est son pouvoir d’évocation, son efficacité, sa façon de parler à tous en dehors de tout dogme esthétique, qu’elle s’inscrive dans une modernité, son exigence, son energie, les jeux de dynamiques rythmiques, d’interactions entre musique écrite et improvisation, ses influences américaines (Copland, Gershwin, Paul Schoenfield, Kerry Turner, le jazz...) et françaises (Guillaume Connesson en tête), les lignes mélodiques claires, les couleurs (déterminantes dans son esthétique). Des images fortes également.

On retrouve toute cette science musicale dans les quatre œuvres orchestrales présentes dans ce disque : Rite of Peace, Rhapsodie fantasmagorique sur Docteur Jekyll et M. Hyde, Call of Cthulhu et Wood Music.

Rite of peace, symphonie concertante pour violoncelle et orchestre (avec le violoncelliste Xavier Phillips et l’orchestre Les Siècles sous la direction d’Aurélien Azan Zielinski) est une œuvre dense et protéiforme.

Dans la Rhapsodie fantasmagorique sur Docteur Jekyll et M. Hyde, double concerto pour saxophone alto, piano et orchestre à cordes (avec Frédérique Lagarde au piano, Philippe Portejoie au saxophone alto, Sébastien Billard dirige l’Orchestre à cordes de la Garde Républicaine) la figure de la dualité est forcément omniprésente, entre ombres et lumières éclatantes.

Call of Cthulhu, concerto fantastique pour quatuor de cors et orchestre (avec les cornistes Florian Le Bleis, Arnaud Delépine, David Harnois et Stéphane Peter, la Musique des Gardiens de la Paix dirigée par Gildas Harnois, Elise Cailloux-Lamorinière en récitante) en trois parties (présence, emprise et rédemption) est inspiré par le roman d’Howard Phillips Lovecraft.

Si Wood musique, concerto pour quintette à vent (avec le quintette ArteCombo et le Scoring Orchestra dirigé par Aurélien Azan Zielinski) pourrait évoquer Copland, c’est surtout un hommage à John Williams et son traitement mélodique et harmonique.

Ce disque est donc un excellent moyen de découvrir l’écriture orchestrale d’Olivier Calmel.