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Interview (deuxième partie)  (Paris)  13 mars 2006

Suite et fin de l'entretien avec Patrick Eudeline.

Après, dans le genre question plus particulière, pourquoi quand vous avez commencé à écrire chez Best, écriviez-vous le nom des groupes en français?

Eudeline : C'est-à-dire?!

Vous écriviez les "Doors" les "Portes" par exemple.

Eudeline : Je pense que si ça m'est arrivé à l'époque, ce qui est fort possible, cela doit être que l'on recherchait à renouveler l'écriture de toutes les manières possibles.

Quand je relis des trucs de mes débuts, j'ai l'impression d'une suite de tics, de maniérismes, parce que j'étais en train de me former et d'apprendre. Puis j'étais sous influence. Au début quand t'écris tu es vraiment sous influence. J'étais sous l'influence évidente de Jean Jaques Shuhl, Yves Adrien, tous ces mecs là. Après ton style naît de tout cela et tu deviens toi même. A l'époque, j'avais 18 ans, je commençais et tout, c'était vraiment des maniérismes.

En avez-vous aujourd'hui encore?

Eudeline : Oui mais quand je dis maniérisme, c'est péjoratif. Alors j'ose espérer que là c'est une nature. Maintenant je ne cherche plus à avoir un style. Certes je cherche à écrire le mieux possible, je me relis, mais je ne cherche plus à avoir un style. Maintenant je crois que c'est digéré depuis longtemps. J'écris et puis c'est tout. Et même quand il faut que j'écrive un texte où il ne faut pas que l'on me reconnaisse...

(Air interloqué)

Eudeline : Oui, c'est arrivé plusieurs fois pour plusieurs raisons, je ne voulais pas que l'on me reconnaisse et tout. Bon je le dis, y'a pas de secret, mais sur l'album du Gibus (ndlr : "Passe ton bac d'abord"), on m'a demandé, tous les groupes et tout "Tiens fait un papier là-dessus...". J'ai dit si vous voulez, je vais écrire le truc. Mais comme il y avait déjà mon nom quatre fois sur l'album : a mixé, joue dedans... ça va je vais pas encore signer... ça me gonflait.

Donc le texte je ne l'ai pas signé, et j'ai cherché à l'écrire, que ça soit le moins possible du Eudeline. Mais quand même, tout le monde a reconnu tout de suite, grosso modo. Donc y'a une période où j'ai essayé d'enlever tous les tics et tout cela. Maintenant je crois vraiment que c'est une seconde nature, que j'écris comme cela. J'ai digéré toutes mes influences... c'est comme en musique, j'ai des trucs particuliers mais c'est ma manière de faire.

Quand vous écrivez un article, vous mettez-vous dans l'optique de pouvoir être lisible par un maximum ou faîtes-vous comme vous voulez?

Eudeline : J'crois qu'il y a une grosse différence par rapport au média. Quand tu écris dans Rock and Folk, tu es censé t'adresser à des gens qui connaissent un peu... si tu cites les Doors tu vas pas mettre à côté le groupe qui que quoi. Mais il m'est arrivé d'écrire des trucs dans VSD, parce qu'ils me laissent écrire ce que je veux, là je sais que je m'adresse à des gens qui... donc... Mais en fait t'y penses pas trop, ça se fait naturellement. Dans Nova par exemple, le lectorat est censé être moins pointu en musique que celui de Rock and Folk, alors forcément je m'adapte.

Par contre, y'a un truc qui est sûr, quand je cite un nom de but en blanc et que les gens ne vont pas savoir qui c'est, je me dis qu'ils vont se renseigner. Faut pas non plus servir la soupe, faut éveiller la curiosité. En plus maintenant y'a internet et tout ça, alors merde, c'est facile. On parle d'un groupe que t'as pas entendu, tu fais Google pour voir ce que c'est. J'aime bien ça. Mais c'est surtout dans Rock & Folk que je le fais. En tout cas c'est pas là que je me pose le problème de ne pas le faire. Je ne me dis pas" Ouais là c'est une référence tellement absconse que personne ne va piger". Oui mais là pour le coup, si les gens ont envie ils cherchent. Puis du coup ils s'en souviendront mieux.

Donc Rock & Folk est vraiment devenue une revue spécialisé.

Eudeline : Oui, oui. Mais en même temps c'est une revue qui a un lectorat tellement large puisse qu'il va de 13 à 60 ans, c'est unique maintenant. Mais c'est comme Modjo, tous les canards de rock maintenant, les bons ont un lectorat super large. Mais ça c'est le paradoxe du rock de toute façon, ils le vivent quoi. C'est unique car je pense que même dans le Jazz c'est jamais arrivé, les tranches d'âges étaient beaucoup plus resserrées.

Ce qui est drôle c'est que si tu écris un truc sur Hendrix, des gens qui ont aussi bien 15 ans que 55 le liront avec le même intérêt. Et moi j'ai vraiment des gens qui m'aiment bien de tous les âges. Le seul trou sont ceux qui on grandi avec la techno. Là si on va à l'un de mes concerts, il y a un trou avec les 35 ans quoi. Mais ça c'est le paradoxe du rock.

Sur ses histoires de référence et tout, j'ai une petite anecdote. J'ai déjà eu un contact avec vous via internet, c'était sur le 20six de Busty... vous vous souvenez de la veste de Groom?

Eudeline : Oui

Bah c'était moi (rire). Puis il y avait eu cette phrase de votre part: "Ils font chier ces incultes".

Eudeline : (ndla : en train de se matrer) Ouais... ouais, mais y'avait tout un contexte et tout parce que Busty que j'aime bien, qui écrit dans Rock & Folk et tout , elle avait employé l'expression peu de temps avant. Alors j'avais fait (prenant de grands airs) : "NE DITES JAMAIS CA DEVANT MOI !". Puis j'en rajoute parce que c'est marrant. Mais en même temps c'est une manière de dire les choses, c'est une manière de dire que si les Libertines mettent ces vestes là c'est pas un hasard, c'est pas que parce qu'ils trouvent cela joli. C'est bien sur la veste d'Hendrix, Clapton... toute cette période et tout et donc ils ne font pas cela innocemment !

C'est comme les guitares sur lesquelles ils jouent, c'est pas innocent, c'est tel et tel modèle. Y'a tout un langage derrière les Libertines et c'est pour cela que c'est un groupe intéressant et que Doherty c'est pas le premier des cons venus. Puis c'est plus marrant de faire "Quoi!!! Na na na" et tout ça que (ndlr : prenant un accent aristocrate) "Mais non, bla bla bla, la veste..." Voila quoi !

Puis bon ça crée tout un personnage, vous êtes un personnage. Par exemple l'un des vendeur du Virgin disait "Eudeline c'est qui? Il se planque derrière ses lunettes..."

Eudeline : Bah les lunettes, depuis que j'ai compris que Polnareff, Dylan, leurs lunettes noires c'est des lunettes de vue, puis je suis complètement myope. Bon c'est des lunettes de vue quoi (rire) et je trouvais ça mieux... Bon si j'ai une anecdote là dessus, marrante et tout. Quand j'avais 17-18ans, je me rappelle avoir vu Keith Richard marcher dans la rue, il marchait comme s'il skiait, une démarche hallucinante et tout. J'étais encore gamin et je me suis dit : "Je vais essayer de marcher comme cela !".

Et maintenant quand on me demande de marcher normalement, je n'y arrive pas!! Et même quand je vois un taxi, qu'il faut que je le prenne, qu'il fait froid, que c'est la nuit et que j'ai pas envie qu'il se casse en me voyant arriver, je me dis : "Faut pas que je sois comme ça, que j'enlève mes lunettes", j'essaye de me donner une seconde nature. Des fois c'est plus pesant que autre chose. Si t'as envie de passer inaperçu, ou si t'as pas envie que en te voyant le taxi se casse en se disant "Qu'est ce que c'est que ce mec ?". Alors bon après il te voit de près et c'est "J'vous ai pas déjà vu à la TV, Ardisson et tout, bonjour monsieur..." C'est comme ça que ça marche.

Tout est dans la fameuse démarche skieuse.

Eudeline : Ouais, puis c'est une nature, c'est comme le style quoi. C'est plus qu'une volonté déliberée, c'est toi-même.

Donc y'a pas d'écart entre le personnage et vous?

Eudeline : Je ne crois pas. Je sais pas trop quoi te dire (rire), qu'est ce que tu veux répondre. Et puis dès le début je pensais que si t'écris sur le Rock ça doit venir de l'intérieur. Comme pour les Beatnick avec le jazz, c'est un truc fort quand ça vient de l'intérieur. Je pense que dans un roman ou un article, tu peux raconter n'importe quelle expérience personnelle et que l'intérêt est que tes lecteurs vont s'identifier même s'ils n'ont pas vécu cela, ça va leur parler. C'est la base du truc. Tout ce truc que Hunter Thompson appelait la littérature Gonzo et tout cela, c'est ça l'idée.

C'est ce que vous prônez complètement. C'est comme dans votre manifeste sur "Qu'est ce que c'est qu'être Rock-Critick", c'est pas un métier...

Eudeline : Ah non ça c'est surtout pas un métier ou alors faut être con pour choisir ce métier. C'est pas bien payé...

On ne peut pas le faire par passion?

Eudeline : Bah oui, on peut le faire que par ça. Y'en a plein qui le font en disant : après je vais rentrer dans une maison de disque. Ca existe, surtout de nos jours. Mais en général, ça fonctionne pas si bien que cela. Tu peux pas te dire : "Je vais être romancier pour me lancer dans autre chose. Tu le fais par passion. Mais après t'es confronté à la réalité de la vie puis tu fais ce que tu veux avec ça. Tu fais comme tu peux ou comme la vie te permet de faire, en faisant les concessions que tu dois faire... c'est toi qui fais les choix.

C'est ça le côté amusant, c'est qu'à une époque où le travail est si difficile à trouver, y'a qu'à voir le mouvement étudiant du moment, le côté attirant est de choisir un métier qui n'en soit pas un... C'est peut être con, un romantisme adolescent, mais c'est une réalité.

Eudeline : Ca fait partie du truc. Mais en même temps y'a ce coté piège aux alouettes, star'ac et compagnie. Ca a l'air simple et cool du genre "Je vais gagner ma vie en parlant de disques et en voyant des concerts super". Mais le revers de la médaille c'est que les places sont chères, c'est mal payé, que ci et cela. C'est comme tout, y'a pas de miracle

Justement ça vous évoque quoi les étudiants, la Sorbonne, les CRS...

Eudeline : La société est devenue tellement dure, tellement renfermée sur elle même que je ne peux pas en vouloir à quelqu'un ou le prendre de haut, quelqu'un qui se pose des questions de base comme celle des étudiants. C'est pas des questions que se posaient les générations d'avant parce que la société semblait plus facile et tout ça. Maintenant t'as l'impression des fois qu'il y a le pire du passé: l'ordre moral des années 50 et tout cela plus le pire du futur, George Orwell, le meilleur des monde...

Je comprends donc ces mouvements. Puis beaucoup de gens de ma génération disent : "Leurs revendications sont super terre à terre, nous on voulait le monde, on lutte pour un boulot ou une meilleur cantine". Mais la société n'est plus la même. Moi quand j'avais 18 ans, je me suis jamais posé une seule question sur mon avenir. Peut être que l'époque le permettait ou un truc permettait que je sois sur mon nuage. Maintenant y'a plus de place pour cela, sinon t'es à la rue. Donc je comprends vraiment pourquoi ils font cela.

D'ou votre pessimisme face au monde d'aujourd'hui ?

Eudeline : Ah oui je suis très très pessimiste. Je vois la société très mal barrée. Je crois que c'est la fin d'une période totale, d'un monde industriel. J'ai cette impression là, surtout pour l'Occident. Maintenant que vont être tous les pays occidentaux, presque à court terme, sinon des trucs pour touristes asiatiques. C'est eux qui nous fabriquent tout nos trucs. Maintenant même les guitares Gretsch sont fabriquées en Chine, les ordinateurs et tout. Donc c'est très mal barré. Je pense que le monde est mal barré, l'Occident encore plus. Et je vois pas de raison d'être optimiste.

Des fois je me dis qu'à la fin du siècle dernier, les grands écrivains décadents, tout leurs discours étaient comme cela avec "c'est la fin des haricots". Puis après tout il y a eu un siècle après, alors je peux me tromper. Mais je ne vois pas de raison, puis c'est quasiment un fait acquis puisque tout ce que l'on voit chez les gens c'est de l'angoisse. Mais c'est normal d'être angoissé; tout est angoissant... je vois même plus ce que l'on offre. Y'a plus de rêve politique, les seul idéaux permis c'est du pain et des jeux, la télévision. C'est terrifiant, je le pense et le trouve.

Alors que sont censés faire les gens de ma génération?

Eudeline : De leur mieux, c'est tout. Puis en plus, de faire leurs trucs de leur mieux. Mais personne n'a le droit de reprocher de faire des concessions ou des trucs comme cela. Genre, je reprocherai à personne... comme le mec qui a fait la Nouvelle Star qui est un rockeur qui a fait plein de groupes. Le type de quel droit on vient lui reprocher cela? Je dirai être assez indulgent envers les faiblesses des gens aujourd'hui, parce que la société ne fait pas de cadeau. Chacun fait ce qu'il peut et ce n'est pas facile. Donc ouais, il faut faire de son mieux et tenir à son truc quel qu'il soit. Et que les rêves et les volontés que l'on a adolescent, après se sont ceux d'une vie. Si on ne les suit pas, ça ne sera que frustration, et cela n'a pas changé. C'est ça que je leur dirai.

Les rêves, le seul moyen de changer le monde?

Eudeline : Puis y'a que ça à faire, y'a vraiment que ça d'à peu près digne pour soi et pour les autres.

Est-il exact que vous avez rencontré Steeve Estatoff ?

Eudeline : Oui,oui. Et ce que je sais c'est que j'ai rencontré un mec réel qui venait d'un milieu vraiment prolétaire pour le coup, avec le père routier, la mère fan d'Iron Maiden. En plus il est respectable pour les trucs que je respecte. Il est musicien, il prend la guitare là, il fait une chanson de Dylan, il joue juste, la chante bien et tout. Tu vois pour moi... comme même ! Pour moi, c'est un mec que je respecte. C'est même pour cela que j'ai accepté de faire sa bio.

Vous avez fait la bio de Steeve Estatoff?!

Eudeline : Ah ouais, on me l'a reproché, mais la maison de disque l'a bien utilisée remarque (rire). Bon, j'ai pas dit que l'album était bon et tout ça, je le pensais pas. Mais j'ai parlé du personnage, de lui, comment je le voyais.

C'est sympa de votre part car c'était pas évident pour vous.

Eudeline : Je savais que c'était un truc casse gueule. Des trucs comme cela, j'en refuse souvent. Même quand je suis attire par le chèque que ça représente, je sais... Même si techniquement je peux le faire, mais y'a moyen de se griller, tout simplement. Quand ta seule richesse c'est ta crédibilité, faut pas trop déconner avec !

Vous avez l'air d'être quelqu'un qui a vachement de mal à gagner de la thune.

Eudeline : Comme tout le monde, je ne suis pas rentier, je suis comme tout le monde.

Et pourtant vous êtes considéré comme l'un des meilleurs en France.

Eudeline : Donc en étant payé au tarif des meilleurs et pourtant c'est dur (rire). Qu'est ce que tu veux que je te dise d'autre ? En même temps je suis payé par Grasset, quand je fais des romans. Mais la réalité c'est ça. Et je vends quand même quelques livres et tout…

Vous avez pu vous payer quelques belles guitares.

Eudeline : Avec "Dansons sous les Bombes" j'ai pu acheter la plupart des trucs que tu vois ici. Avec les royalties et l'avance correspondante. Le reste permet de payer le loyer, les fringues...

Et avant comment faisiez-vous, parce que vous faite ça depuis longtemps ?

Eudeline : Y'a eu des périodes très difficiles. Je viens d'un milieu petit bourgeois, fâché avec mon père très jeune. Ca c'est aussi quelque chose. Quand un jeune vient me voir en disant Rock Critick et tout, je lui dis ce qu'est la réalité. Tu sais combien c'est payé ? Même des journaux comme VSD, Libé, tu sais combien? Alors je leur mets le nez devant la réalité parce qu'il vaut mieux qu'il sache. Qu'ils fassent leur choix en pleine connaissance de cause.

Et alors c'est payé combien?

Eudeline : A Libération c'est 50 le feuillet, 50 ou 60 euros le feuillet. Tu fais deux pages dans VSD tu as 300€, et tu vas faire que deux pages, pas 10 dans le même numéro. C'est ça quoi. Rock & folk j'ai un tarif spécial, payé par forfait et tout le truc, mais la réalité c'est ça pour tout le monde.

Oui parce que les petits jeunes de chez Rock & Folk comme Busty qui est là depuis peu de temps, elle a l'air d'avoir du mal.

Eudeline : Bien sûr. Bah du genre je l'ai fait signer pour un bouquin sur Doherty dans un maison d'édition importante et tout, ça lui paye son loyer pour on va dire deux mois et ça met un peu de piment. Mais elle va pas faire cinq bouquins par an. Même si on te propose tu peux pas accepter.

Moi je refuse plein de trucs. Soit parce que ça m'intérèsse pas ou ça me grillerait objectivement si j'en faisais trop, puis je veux pas faire trois bouquins par an. Puis je pense que ça serait une erreur de ne pas faire que des romans ou des bouquins réels. Alors tu te débrouilles entre ça et la réalité qui est de trouver la thune dont tu as besoin.

Et justement le livre sur le gothisme c'était une initiative de votre part?

Eudeline : Oui complètement, c'était une idée à moi. Quand j'en ai parlé à l'éditeur je voulais expliquer que c'était une culture et tisser les liens de Baudelaire à Marylin Manson comme le dit le sous titre. Lui a trouvé l'idée super et m'a demandé de m'en occuper. Je lui ai dit qu'il était hors de question que je l'écrive, je n'en avais ni le temps ni l'envie. Par contre je voulais bien faire le directeur artistique, choisir les gens, leur confier des trucs et m'occuper d'eux. En plus je vais refaire des trucs comme cela pour cet éditeur, et j'aime bien le bouquin.

J'étais vachement étonné car dans les photos du livre qui sont entre les chapitres, l'esthétique que vous proposez n'est pas du tout XIXème siècle.

Eudeline : Oui mais c'est l'esthétique réelle, j'ai pris de vrais gens. L'idée n'était pas de traduire mon obsession gothique et de choisir dans des soirées 50 mecs et 50 filles qui ressemblent à l'idée que je m'en fais. Mais… on a fait un shooting un soir dans un bar, on a pris des gens qui étaient là. C'est une idée qui vaut ce qu'elle vaut, mais entre les chapitres et tout, tu as une vraie représentation du monde goth. De plus y'a pas trop eu de trucs sur la France, comme le bouquin va peut être être traduit et tout. Ce qui m'a gêné un peu d'ailleurs, de pas m'adresser directement aux jeunes gothiques français, car le bouquin vient d'ici, a été fait ici. Puis c'est le fils de Toscani qui a dit "Je viens à Paris" et tout, alors ça c'est fait comme cela.

Oui c'est marrant, sur le livre vous êtes le seul à porter une chemise à jabot.

Eudeline : Oui, mais c'est un pur hasard. En plus j'étais pas censé être photographié. Moi je voulais pas car je me considère pas gothique dans ce sens là. Puis ils ont insisté. Mais j'étais habillé comme cela ce soir là (rire) tout simplement. Mais c'est vrai que le truc est marrant du coup.

C'est vrai que de votre part on s'attendait à un truc plus romantique noir, pas trop cette esthétique qui se dit "fetish" avec le latex et tout le bordel.

Eudeline : Encore une fois c'est la réalité, je voulais pas un montage. Un moment, je crois que c'est expliqué dans le bouquin, si tu vas à une soirée gothique à Paris, c'est ces gens là que tu verras. Ca aurait été artificiel... puis pour prouver quoi?! Le truc gothique aujourd'hui, c'est aussi bien le romantisme que le cyper punk et tout cela. Ce sont des mouvements différents. En même temps montrer les racines de ça, expliquer la culture et les fils à tirer, c'est ça que j'aime là dedans. Même si en général, je le dis, je ne trouve pas les groupes gothiques pas a la hauteur de l'idée. C'est le problème que j'ai eu dans les année 80, je trouvais les groupes très médiocres, à part quelques exceptions.

Mais quand vous parlez des groupes d'aujourd'hui, de qui parlez-vous ? Car des groupes gothiques y'en a pas trente mille.

Eudeline : Non y'en a pas trente mille. Je parle même pas de Ramstein et compagnie. Les seuls... bon, je comprends très bien pourquoi on critique tellement Marylin Manson et je trouve ça éxageré car il est brillant. Les Dresden Dolls je trouve cela plutôt bien, cabaret et tout. Sinon, c'est plein de gens dont j'ai du mal à retenir le nom, faut lire les cahiers noirs pour ça (rire), les carnet noirs, pardon, si tu veux avoir la liste. Mais c'est sur Rock industriel. Dans le passé les grands groupes gothiques pour moi c'étaient Cocteau Twins, Dead Can Dance, Siouxie a fait de grands albums gothiques, même les Cure à certains moments. Y'a pas eu de grandes réussites, de vraies choses. Mais actuellement j'ai du mal à citer trois noms de trucs qui me paraissent forts.

Et Nick Cave?

Eudeline : Bah, Nick Cave il est gothique au sens où je le suis moi. On peut dire que ce n'est pas un vrai gothique comme je n'en suis pas un vrai. Mais en même temps toute ses obsessions, ses références littéraires... en gros, Nick Cave ça m'a frappé dans les année 80, il a des goûts très proches des miens. C'est vraiment le même genre de culture. C'est même pour cela que j'ai arrêté de me coiffer en arrière et tout cela car la comparaison était trop évidente. Peut être que les choses les plus fortes en musique gothique sont faites par des gens qui ne se prétendent pas gothique directement mais que cette culture transparaît dans tout ce qu'ils font. C'est le cas de Nick Cave et des grands disques qu'il a fait.

Il était vachement influencé par Leonard Cohen.

Eudeline : Oui mais c'est pareil, c'est pas censé être gothique.

Pourtant c'est... terrible!

Eudeline : Oui, oui bien sûr. Mais comme le blues. C'est rare qu'un petit gothique va dire que Robert Johnsons c'est gothique. Tu écoutes les paroles, "The devil and..." c'est complètement ça. C'est même très proche bizarrement, alors que c'est un noir illettré dans les années 30, il a écrit des trucs qui ne se comparent qu'aux poètes maudits décadents du siècle dernier. C'est étonnant ; il y a un truc. Je pense que c'est l'emprise de la religion et de la bible. Mais c'est flagrant, "Me and the devil blues", c'est halluciné comme paroles, c'est des paroles terrifiantes et hallucinées.

Puis les groupes gothiques d'aujourd'hui c'est du Metal.

Eudeline : De plus en plus. Donc c'est pas un truc qui m'intéresse. Même si je comprends pourquoi Marilyn Manson le fait, s'il avait pas fait de Metal on va dire, il aurais pas eu le succès qu'il a et il ne représenterait pas cette sorte d'antéchrist au pays des boches. Mais comme il est très malin, il a compris très vite. Mais par exemple je suis pas très intéressé par Nine Inch Nails, je m'en fous de Nine Inch Nails, franchement c'est pas mon truc. J'ai du mal... oui OK, mais je m'en fous (rire). Je vais pas dire les choses autrement, faire semblant "Ah oui...!" je m'en fous.

Dans les groupes gothiques aujourd'hui il y a aussi un très fort ôté de second degré, le coté décalé comme dans un groupe comme Type O Négative. Je sais pas si vous connaissez?

Eudeline : Oui je vois.

Ils se foutent clairement de la gueule de leur public et de eux mêmes. C'est pareil, je connais assez bien un groupe, Wormfood, ils ont sorti sur leur album une chanson s'appelant "Vieux Pédophile" avec un humour très noir, des choses comme cela.

Eudeline : C'est dangereux, dangereux à manier. Mais s'ils réussissent bravo !

Justement c'est marrant car dans leur atmosphère je trouve qu'il y a parfois des choses similaires aux vôtres.

Eudeline : C'est possible. Ils s'appellent comment tu dis?

Wormfood. Mais bon il faut dire que eux aussi sont très inspirés par Gainsbourg. Ils ont une chanson qui lui ressemble beaucoup, ils chantent comme lui et l'imitent même sur scène...

Eudeline : Une fois je me suis retrouvé dans une sorte de grande fête gothique. Ce qui est drôle c'est que ce public, quand il voit ce que je fais, ils comparent au Gun Club. ils me sortent "Oh super, depuis qu'il y a plus le Gun Club c'est bien que tu fasses ça!". Bon attention, j'aime bien le Gun Club, mais c'est marrant, c'est la référence qui leur vient.

Bon, y'a des gens qui me font "Tu veux pas faire un morceau ou deux?" J'ai dit ouais, why not et tout. Et y'avait un groupe gothique de jeunes et j'ai été surpris car je leur ai fait "Attention c'est un blues..."... et ils ont assuré. Et en plus j'ai même pas retenu leur nom (rire) quel ingrat!

Je voulais vous demander quelque chose qui n'a rien à voir, mais c'est quoi le truc qu'il y a dans "Dansons sous les Bombes", l'ours en peluche qui est un ordinateur ou je sais pas quoi?

Eudeline : C'est quoi ce dont tu parles car ça fait un moment que je l'ai écrit alors qu'est ce que tu racontes?

Le personnage a toujours un ordinateur auquel il parle, il est dans un ours en peluche et il l'appelle "power book". Ca lui indique ses mails...

Eudeline : Oui, oui je vois, oui. ça y est, je sais ce que c'est, ça venait de sortir à cette époque et ça existe encore. Ce sont de petits personnages qui sont en USB qui peuvent t'annoncer que tu as des mails et tout. Tu peux faire une identification avec évidente. T'en as un avec un petit chien maintenant. Le héros a une sorte de peluche. Ca m'avait frappé à l'époque où j'écrivais ce bouquin le nombre de gens qui bêtifiaient... mais même moi. Du genre, je l'ai changé de pièce parce que bon, ça va bien quand même. On m'avait offert une poupée Sid Vicious, un mini Sid Vicious et je lui parlais et tout, alors je me suis dit qu'il fallait se calmer (rire) alors j'ai tout mis dans la pièce d'à côté. Donc oui, le héros parle à sa peluche.

Et vous aimeriez écrire sur quoi maintenant?

Eudeline : J'ai signé pour un truc chez Grasset que j'écrirai l'année prochaine ou dans un an et demi. Je le ferai, on s'est mis d'accord et tout. Y'a quelqu'un que j'ai très bien connu et qui me fascine c'est Alain Kan. C'est un type légendaire qui a commencé à l'Alcazar, il a fait de la variété, du rock décadent, il a eu un rôle important lors du Punk Rock en France et il a disparu, on ne sait pas ce qu'il est devenu, il a vraiment disparu. Donc c'est une manière incroyable de parler des quarante dernières années, et ce sera un roman. Un roman mais dont le héros sera un personnage qui a existé. Ca paraît bizarre mais c'est ça. Puis il y aura plein de choses où je serai dedans parce que je les bien connues. Donc ça sera le roman d'Alain Kan. Et ce type un jour il y aura un film sur lui, je sens monter la légende de ce mec. Donc c'est ça le prochain truc.

Tiens les films sur les artistes, ça me fait penser : vous avez vu qui va jouer Iggy Pop dans son film biographique?

Eudeline : Y'a deux films on m'a dit... attends on m'a dit c'est...

Le mec qui jouait Frodo dans le Seigneur des Anneaux

Eudeline : Exact.

C'est flippant non?

Eudeline : Mais à chaque fois que tu lis des trucs comme cela tu t'inquiètes. De toute façon tout les films qui vont sortir sur le rock je les sens pas très bien.

Il est sorti le film sur Brian Jones?

Eudeline : Oui et il est très nul. Rien de que les looks et tout ça c'est terrifiant. C'est raté, affreux. Je sais pas, quand tu fais un film sur Napoléon, les mecs se débrouillent pour trouver la vrai table sur laquelle était Napoléon alors que là... Le seul film où j'ai ressenti l'atmosphère de l'époque c'est "Almost Famous". Pourtant je m'en fous du groupe. Le groupe, en gros c'est les Eagles. Mais ça sent le patchouli, ce film a l'odeur de l'époque. Et le moindre détail, c'est ça, tu y es.

C'est pas un truc de maniaque du genre "Non c'est pas le bon médiator", c'est que dans un film tu as ce truc incroyable qui est de recréer l'époque. C'est un truc que tu peux pas faire dans la vraie vie et le cinéma peut t'offrir ça. Quand c'est pas ça, je supporte pas. Il y a une négligence totale par rapport à ça, même dans le cinéma américain. Déjà des films français comme "La bande de Drugstore" j'ai détesté parce que ça parlait d'un truc qui me tient à coeur et c'est peu de le dire. Et là le film sur Brian Jones, j'en ai vu 30 minutes et je me suis barré, ça m'a énervé. Puisque dans les films comme cela j'arrête pas de râler, j'énerve les gens autour de moi.

C'est un peu comme Bruges, mieux vaut ne pas y retourner.

Eudeline : Oui voila.

Et "Las Vegas Parano", vous en avez pensé quoi?

Eudeline : Bah raté mais sympathique. Raté mis je pense que c'était impossible à faire. Mais bon, y'a des bouquins impossibles à faire, c'est comme Proust, tu peux pas le mettre en film. Y'a des bouquins infaisables et c'en est un. Mais le film n'est pas du tout antipathique.

Puis Johnny Depp est super impressionnant!

Eudeline : Lui il est très bien de toute façon, déjà lui sauve pas mal de choses. Mais des bouquins qui sont tellement basés sur l'écriture, le monde interne du mec, c'est pas facile à traduire au cinéma. Donc je vois pas comment ils auraient pu s'y prendre. Comme tous les films tirés de Burroughs c'est un peu... Puis Burroughs quand même.

Nous décidons de terminer l'interview ici, cela fait déjà 2 heures 30 que nous sommes chez Patrick Eudeline et nous empiétons un peu sur sa vie de couple. Après quelques clichés nous partons tous deux avec David sur le boulevard Rochechouart avec un immense sourire. Celui-ci me laisse aux Abbesses, me souhaitant de bien dormir enfin, de me libérer de mon insomnie. Moi je vais rejoindre les personnes qui me sont les plus chères pour leur raconter tout en détail, mais je ne me souviens déjà plus de rien. Pendant le dîner, je les vois rire et je sais pourquoi. Elle se moque car j'ai le regard dans le vague, parce que je ne réponds pas aux questions que l'on me pose, je suis ailleurs.

Puis il est venu l'heure de se coucher... et l'insomnie reprend. Ma tête grouillante de ces saloperies de pensées que l'on a toujours après avoir passé une épreuve importante : pas assez si, trop ça... Une chose me rassurera, cette photo de moi et Patrick Eudeline, où je suis devant dans la lumière et que lui me regarde, souriant derrière ses lunettes, caché comme un fantôme bienveillant. Ce doudou visuel me permis de m'endormir.

Puis je suis bien entendu allé le voir au Virgin Megastore pour son showcase. Il est amusant de constater que cette homme de l'âge de mon père fait rêver les jeunes filles... tension sexuelle chez les adolescents(es) qui se termine toujours comme Patrick Eudeline finit son capuccino... avec les doigts.

Mais bon, le concert fut bon, le début un peu douloureux peut être, mais le concert se déroula comme une montée en puissance avec chaque chanson comme un nouveau palier de compression. Puis Patrick Eudeline est impressionnant, apeurant en fait. C'est la même impression que celle de voir une vieille église romane, impressionnante par sa beauté mais dont on a peur qu'elle tombe à tout instant. Puis il a ce côté de grand enfant aussi, comme au moment où il se laisse accorder par son guitariste, la guitare en bandoulière et l'autre se contorsionnant pour tourner les mécaniques. Lui avait un sourire malicieux d'enfant qui a réussi son coup.

Bref... c'était bien, pas le meilleur mais bien. Puis comment faire un concert sérieux dans un grand magasin où "on peut même pas fumer", où les lumières sont à fond et qui se trouve sur les Champs Elysées... Beurk, le pire des quartier de Paris dans le genre personne qui se suffit à elle-même, bronzée comme si elle habitait aux Seychelles en plein mois de février... ça sent la poulette rôtie, c'est moi qui vous le dit. Bref, Eudeline n'aime pas le Sud, c'est lui qui l'a dit.

 

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La chronique de l'album Mauvaise étoile de Patrick Eudeline
L'interview de Patrick Eudeline - première partie (13 mars 2006)

En savoir plus :
Le Facebook de Patrick Eudeline

Crédits photos : David Didier (plus de photos sur Taste of indie)


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