Comédie écrite et mise en scène par Camille Plazar, avec Thomas Ailhaud, Gabriel Arbessier, Lorette Ducornoy, Léa Schwartz et Anaïs Robbe.

Créée en 2020, la jeune Compagnie Tout le monde n’est pas normal propose sa première création "pro domo" intitulée "Le dépôt amoureux" présenté comme "un conte d’émancipation qui étire à son paroxysme la situation burlesque d’une rupture amoureuse vue sous le prisme de la rationalisation".

Ecrite et mise en scène par Camille Plazar, la partition décline effectivement de manière originale et burlesque ce thème en appréhendant la fameuse maladie d'amour non du point de vue de l'affect comme un choc émotionnel mais organiciste en l'assimilant à une pathologie cardiaque.

Ainsi, après son opération à coeur ouvert pour traiter son "separatus brutus", et lesté d'un sac à dos contenant un parachute parer à une chute éventuelle, Noé (Thomas Ailhaud) part en convalescence dans une maison de repos qui pratique la thérapie de groupe avec parrainage associée à une cure de reconstitution du microbiote par un régime alimentaire vegan.

Et la résilience si non la guérison, faire le deuil d'un amour défunt, viendra peut-être de la confrontation avec une malade chronique armée de sa bouée de sauvetage (Lorette Ducornoy) et une intellectuelle en long séjour réflexif (Léa Schwartz) et l'intervention d'une pseudo aide-soignante bienveillante (Anaïs Robbe) et et son parrain-guide mécanicien (Gabriel Arbessier).

Ressortant au registre du théâtre physique, la mise en scène de Camille Plazar repose sur la dramaturgie du corps, un corps parfois clownesque soumis à une gestuelle mécanique et répétitive pour signifier le déséquilibre mental, et les cinq comédiens campent avec acuité l'ingénuité du jeune âge des protagonistes qui évoquent des personnages rohmériens.