Comment rendre compte de l’ambiance qui règne au Hellfest ? Mission impossible. Le Hellfest, il faut véritablement le vivre pour se rendre compte de sa réussite et de l’atmosphère particulière qui y règne.
Pour cette 15ème édition du Hellfest, Ben Barbaud, directeur du festival, avait pris la décision totalement insensée d’en organiser une double édition exceptionnelle sur deux week-ends successifs. Cette initiative s’est avérée être un succès avec plus de 350 groupes programmés, un festival jouant à guichet fermé, 420.000 spectateurs et un chiffre d’affaires qui avoisinerait les 50 millions d’euros.
Festival divisé en deux parties avec deux ambiances météorologiques bien différentes chaque week-end : une première partie totalement hot et seconde plus wet wet wet (pas musicalement évidemment).
Le festival est composé de six scènes dédiées à des courants musicaux différents. Les voici :
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Mainstage 1 : têtes d’affiches,
- Mainstage 2 : groupes grands publics (heavy ou metal symphonique par exemple)
- Altar : trash, death, grind
- Temple : black metal, viking metal
- Valley : doom, stoner, sludge
- Warzone : punk, hardcore
Il convient d’indiquer que par rapport au nombre de groupes vus sur scène, il a été très difficile de faire un compte-rendu exhaustif. On en a donc oublie plein qu’on a adorés. Désolé. En tout cas, ami lecteur, tu vas retrouver plein de groupes soutenus par Froggy’s Delight car oui, chez Froggy’s Delight, on aime aussi le metal et sous toutes ses formes.
Vendredi 17 juin 2022
On attaque par le black metal français de Seth, groupe originaire de Bordeaux assez ancien présentant la spécificité de chanter en français. Gros son avec chanteur grimé en personnage diabolique accompagné d’une "danseuse" seins nues.
Sur la Mainstage 1, atmosphère bien différente avec Franck Carter and the Rattlesnakes et son punk rock. Un show efficace notamment grâce à la présence scénique du chanteur (pour mémoire l’ancien leader des Gallows) à l’origine d’une belle initiative consistant à organiser un mosh pit exclusivement féminin et d’ailleurs, le groupe déclinera cette idée quelques semaines plus tard dans le cadre du festival de Beauregard.
Toujours sur la Mainstage 1, présence une nouvelle fois des Dropkick Murphys dans une formation limitée car le groupe bostonien était privé d’un de ses chanteurs, Al Barr. On a tellement vu ce groupe de punk rock celtique sur scène, déjà présent lors de la précédente édition, qu’est venu un sentiment de lassitude.
En parallèle, sur la warzone, enchaînement avec deux groupes très marqués années 90's dans le style fusion rap / rock avec Dog Eat Dog et surtout Mordred. Auteur de l’album mythique Fool’s Game, c’est avec un certain enthousiasme qu’on attendait Mordred. Grosse déception. Comme une jolie fille qui aurait mal vieilli, leur son est beaucoup trop daté.
Sinon, Opeth toujours aussi brillant. Côté black metal, The Great Old Ones, groupe français sur la Temple, dont on avait dit le plus grand bien et qui rivalise avec brio avec les groupes suédois ou norvégiens spécialistes dans ce domaine.
La grosse déception du jour viendra de la tête d’affiche de cette journée : les Deftones. C’est la quatrième fois qu’on les voit sur scène et une nouvelle fois c’est mou et chiant. Pourtant, la setlist était parfaite avec des titres retraçant les différents albums et pourtant le souffle n’est pas du tout là. En conclusion : à écouter exclusivement sur disque.
Une ambiance bien différente quelques minutes plus tard sur la warzone avec Suicidal Tendencies qui ouvre son set avec un "You can’t bring me down" à rallonge. Un moment donné, on s’est même demandé s’il ne s’agissait pas du seul titre qui serait joué. Il n’en sera rien. En tout cas, l’énergie était bien présente avec de nombreuses personnes invitées à monter sur scène. Le groupe s’est ainsi retrouvé à jouer sur scène au milieu d’une foule imposante. On est reparti ragaillardi par ce concert parfait pour finir la première journée et attendre avec impatience la seconde.
Pour finir cette première journée, coup de projecteur sur les deux prestations les plus solides : Baroness et Electric Wizard sur la Valley. Du doom et stoner bien lourd.
Samedi 18 juin 2022
Arrivée un peu tardive sur site nous faisant rater le punk / oï de Lion’s Law. Dommage. La journée a débuté pour nous par les Washington Dead Cats et leur ska - punk - rockabilly joyeux. Enchaînement toujours sur une warzone étouffante avec le hardcore des new yorkais d’Agnostic Front.
Sur les MainStages, s'il y a une prestation à retenir, c’est celle de Ghost. Et oui, on pensait y passer une petite oreille en restant cinq minutes et au final, on a été happé pour tout le concert qui sera écourté d’une chanson en raison d’une soudaine extinction de voix de Tobias Forge.
Il est amusant de voir la progression du groupe à travers toutes ces années. Alors oui, le son tourne un peu vers le heavy 80's, il n’en demeure pas moins que le spectacle reste d’une efficacité redoutable avec la scénographie, les changements de costume, etc.
Le concert mainstream de cette journée à notre plus grande surprise.
Sinon, c’est encore sur la Valley qu’on a assisté à des concerts de dingue avec le set instrumental de Pélican, Messa et le post-rock de Mono. Vraiment la scène la plus enthousiasmante de cette partie 1 du festival.
Les italiens de Messa ont été une belle découverte alliant une voix féminine à un son massif doom / heavy.
Concernant Mono and the Jo Quail Quartet, il s’agit de la collaboration entre les japonais post-rock de Mono et le quartet de la violoncelliste Jo Quail. Le concert qu’on attendait de pied ferme et aucune déception à l’arrivée.
Cet échange acoustique / électrique a vraiment réussi à transporter le spectateur et a diffusé au final de l’émotion, ce qui n’est jamais facile en festival.
Dimanche 19 juin
On attaque le matin avec le trio Lysistrata, nos chouchous avec des critiques dithyrambiques de leurs deux disques. On se devait d’être présent sur leur premier passage au Hellfest et après deux ans et demi de silence scénique. C’est comme d’habitude un véritable déluge sonore d’une puissance inouïe. Parfait pour réveiller et se mettre en forme pour cette dernière journée de la partie 1.
Sur la warzone, Moscow Death Brigade était l’ovni musical du jour. Un groupe moscovite cagoulé qui joue de la techno / punk / rap (un peu à la Stupeflip) avec un crocodile gonflable en mascotte. Musicalement pauvre mais généreux sur scène, ils ont réussi à convaincre le public qui est décidément bienveillant à toute épreuve.
Du côté de la Temple, celle-ci était archi bondée pour accueillir les nantais de Regarde Les Hommes Tomber probablement le meilleur groupe de black du moment sur disque mais aussi sur scène avec un set renversant.
Au rayon black metal, le concert suivant sur la Temple de Gaahls Wyrd a également été une réussite avec un son particulièrement excellent.
L’accueil le plus chaleureux de la journée a été réservé aux ukrainiens Jinjer. Le groupe avait obtenu une dérogation pour quitter son territoire en guerre et le public a donc répondu présent en nombres. Une panne des écrans a terni un peu le rendu de la prestation. Placé trop loin, il était difficile de rentrer dans ce concert.
Une foule imposante et compacte, c’était aussi le cas de Red Fang, groupe de stoner, passant sur la Valley. Accès très difficile si bien que le concert (excellent) sera vu plus tard sur Arte.
Impasse sur Killing Joke qui sera également présent sur la partie 2 (donc à suivre).
Cette première partie de festival s’est terminée par Korn et surtout Gojira.
La barre était déjà bien haute après leur prestation au Hellfest et Gojira prend encore de l’ampleur à chaque album avec un set de plus en plus impressionnant.
Énergie, lourdeur, puissance, tout ce qui est fait du bon son métal était présent. Le public est reparti conquis.
Pause de 4 jours avant une partie 2 tout aussi impressionnante si ce n’est plus. A suivre… |