Après avoir terminé le dernier ouvrage de Sally Rooney, je me suis lancé dans un premier roman ayant un bandeau m’annonçant un nouveau talent dans la lignée de l’auteure irlandaise de renom. Real life de Brandon Taylor a été finaliste du man Booker Prize, faisant de lui une des nouvelles stars des lettres américaines.
L’ouvrage est un roman d’apprentissage, porté par une prose élégante et un regard tranchant, comme le fait Sally Rooney aussi. Il pointe sans manichéisme le diable caché dans les détails de la jeunesse américaine.
L’histoire tourne autour de Wallace qui à la fin de l’été retrouve ses camarades au sein d’une prestigieuse université du Midwest. Sauf que parmi ces jeunes blancs et insouciants, Wallace peine à trouver sa place. Il s’interroge beaucoup sur ce qu’il veut au sein de ces nouvelles connaissances.
Hanté par son passé, troublé par de récents évènements, le jeune homme garde sans cesse une distance avec ceux qui l’entourent. Le temps d’un week-end, entre les fêtes et les discussions qui refont le monde, Miller va tenter de se rapprocher de lui. Leur liaison va pousser Wallace dans ses derniers retranchements.
Roman sur les personnes cabossées par une vie compliquée, l’ouvrage traite aussi bien de l’homosexualité, de la pauvreté, du racisme mais aussi de la violence et de la jalousie. Très précis dans l’écriture, qui est superbe au passage, Brandon Taylor nous raconte les souffrances de l’enfance et les difficultés d’intégration d’un jeune noir homosexuel issu d’un milieu pauvre.
Certains passages sont rudes, l’écriture particulièrement cru prenant le dessus pour dévoiler des scènes violentes qui marquent le lecteur avec toujours le soin d’utiliser les mots les plus percutants possibles.
Le personnage de Wallace est particulièrement attachant, son histoire aussi. Il est en quelque sorte le représentant d’une génération, le témoin d’une époque et le reflet d’un pays et de ses maux, les Etats-Unis bien sûr.
Real life est un roman intense qui fait passer le lecteur par de nombreuses émotions. On ne peut rester insensible à cette lecture venant d’un auteur qui possède un talent indéniable pour observer son pays sans chercher à l’épargner. Nul doute maintenant qu’il faudra compter avec Brandon Taylor parmi les grands auteurs américains du moment. Un auteur qu’il faudra suivre de près.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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