S’il est un ouvrage particulièrement marquant pour moi en ce début de rentrée littéraire, c’est bien celui que viennent de publier les éditions de l’Olivier écrit par Emmanuelle Richard, auteure que j’avais découvert avec son précédent ouvrage, Désintégration.
Hommes, c’est un roman qui démarre en 2018 pour se finir en 2038 autour du personnage principal de Léna, la narratrice qui nous raconte comment deux hommes bien différents ont pu marquer son existence.
Léna est une jeune trentenaire qui, après avoir connu des déboires dans sa vie professionnelle, décide de partir travailler dans une exploitation au Pays de Galles. Là-bas, elle y rencontre un certain Aiden, un homme d’origine texane avec lequel elle va entretenir une relation compliquée qui alternait entre attirance sexuelle et rejet, arrivant ensuite vers une violence installée.
Vingt ans plus tard, en regardant la télévision, elle reconnaît le visage d’Aiden sur son écran. Celui-ci est recherché pour viols en série. Prise de panique, elle se rappelle de son ancienne relation, de celui qui un jour avait manqué de l’étrangler.
Qui était Aiden ? Et qui était-elle, elle, au moment où elle a vécu cette aventure singulière et sexuelle avec ce Texan ?
En plongeant dans le passé, Léna revit cette relation enivrante mais aussi effrayante. Et pour se rassurer, sa mémoire convoque aussi Gwyn, l’opposé d’Aiden, un homme doux et généreux, que le désir féminin ne fait pas fuir.
Emmanuelle Richard nous montre au travers de ce texte les nombreuses ambiguités de l’amour. Léna n’aime pas Aiden mais elle aime faire l’amour avec lui. Avec Gwyn, elle va vivre une très belle histoire d’amour, profitant du fait qu’il soit particulièrement attentif à son égard.
Emmanuelle Richard nous parle aussi beaucoup de sexe, sans le moindre complexe, sans aucune pudeur non plus en prenant soin de ne jamais tomber dans la vulgarité. Cela lui permet de nous offrir une brillante reflexion sur le désir, sur les rapports entre les hommes et les femmes.
Emmanuel Richard, avec son écriture percutante, n’hésite pas à nommer les choses : le geste déplacé d’un homme sur une femme est une bombe à retardement, un regard mauvais est une flèche fichée dans le cœur. Mais elle dit aussi la jouissance et le plaisir sexuels, dissèque avec une grande finesse l’ambivalence du désir. |