Sauf
à vous être expatrié depuis deux mois dans un pays où
la musique française n'est pas plus diffusée que la musique traditionnelle
slovène en France, vous n'avez pu passer à coté du tube
du moment "C'est quand le bonheur?" chanté
par Cali. Le nouvel espoir de la chanson française profite donc d'un
beau lancement et la bonne surprise de son concert
au Café de la danse a engendré une impatience certaine
pour une confirmation par la sortie de son album "L'amour parfait"
.
Véritable premier album de cet artiste qui bourlingue pourtant depuis
pas mal d'années, de scènes en disques autoproduits, qui a troqué
l'aventure en solo pour fonder un groupe dont il est bien évidemment
le leader (Bruno Caliciuri pour l'état civil) et dont on ne peut dire
qu'il soit un artiste préfabriqué comme il est d'usage en ce moment
dans la variété française et internationale.
Souvent comparé à Miossec, à juste titre, le registre
sémantique de Cali ressemble fort à celui de son aîné
breton, bien que l'amour prime l'alcool au sein de textes plus suggérés
et poétiques.
Entre espoir ("C'est quand le bonheur ?" , "L'amour
parfait"), désespoir ("J'ai besoin d'amour"
qui flirte avec le répertoire du chanteur Arno, "Dolorosa")
se glisse un zeste d'humour pince sans rire ("Le grand jour",
"Tout va bien").
Toujours sur des mélodies a priori basiques, souvent festives, et donc
fédératrices, essentiellement habillées de violons, piano,
et l'inévitable guitare-basse-batterie, la voix de Cali se pose parfaitement
(à ce titre, "C'est quand le bonheur ?" est un single parfaitement
choisi et représentatif). Chargée de cet imperceptible accent
du sud (Il est originaire de Perpignan) la voix de Bruno sait se faite émouvante
sur "L'amour parfait" et incisive sur "Dolorosa",
plus rock sur "Différent" et franchement pop, à
la manière de Melville/Chelsea, défunt projet de Emmanuel Tellier,
sur "Pensons à l'avenir".
Un très prometteur échantillon de son talent qui mérite
de sortir du lot de la chanson française actuelle.
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