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Mémoires d'une femme  (Ars Producktion)  septembre 2022

Ces mémoires ne sont pas de n’importe quelle femme. Elles sont d’une femme de l’ombre. Une femme cachée derrière la misogynie d’une époque, celle où être une femme et composer de la musique ne va pas de soi. Cette femme c’est Mel Bonnis, enfin rendons lui son véritable prénom : Mélanie.

Mélanie Bonnis naît le 21 janvier 1858 à Paris. Elle est issue d'une famille modeste de la petite bourgeoisie parisienne : sa mère travaille dans la passementerie et son père est contremaître en horlogerie. Elle reçoit une éducation stricte et religieuse. C’est sur le vieux piano de la maison familiale dont personne ne joue que Mélanie va faire ses premières gammes, en autodidacte, au grand regret de sa mère que le "bruit" incommode. Ses premières leçons de solfège, elle les recevra à douze ans. D’abord avec Jacques Maury, corniste à l'Opéra, futur professeur de cornet à piston au Conservatoire de Paris puis avec César Franck qui lui donnera des cours de piano, de composition et lui permet d’entrer au conservatoire en 1876. Elle étudiera la composition et l’harmonie dans la classe, pour femmes, d’Ernest Guiraud, l’accompagnement au piano d’Auguste Bazille et suivra avec une certaine ferveur les cours d’orgue de Franck.

C’est durant cette période qu’elle rencontrera Amédée Hettich, jeune élève de son âge alors en classe de chant. C’est un homme de culture, capable de chanter, écrire des poèmes et des critiques musicales. Ensemble, ils s’aimeront et composeront de nombreuses mélodies, musique de Mélanie, textes d’Amédée. Une jeune femme peut-elle fréquenter un musicien et le milieu musical ? Pour la famille de Mélanie, la réponse est clairement non. La jeune fille devra donc démissionner du conservatoire, trouver un métier plus convenable (la couture) et faire un beau mariage.

En 1883, elle épouse Albert Domange riche industriel, de 25 ans son aîné, deux fois veuf et père de cinq garçons. Elle se dévouera à ses devoirs familiaux mais son mari lui laisse garder contact avec le milieu musical et même composer, mais sous son nom de jeune fille. Cela lui permettra de retrouver son amour de jeunesse Amédée Hettich qui va l’encourager à composer (elle collaborera à sa collection "les airs classiques") et la rapprocher du milieu musical et des éditeurs.

Ensemble ils auront un enfant, Madeleine, fruit d’un amour interdit dont l’existence restera cachée dans la famille jusqu’à la guerre de 1914. Cette situation sera terrible pour Mélanie catholique fervente. C’est à cette période qu’elle composera le plus, l’écriture, la musique comme un refuge. Ses œuvres sont diverses : pour piano, pour orgue, de musique de chambre, pour orchestre, vocales... Sa musique connaît un succès d’estime mais n’est pas assez jouée pour se faire connaître du grand public. Le fait d’être une femme est un frein à sa reconnaissance, le fait de prendre divers pseudonymes, de choisir de s’appeler Mel, aux connotations plus masculines n’y changeront rien. Bien que publiée par Alphonse Leduc, Demets, Eschig ou Maurice Sénart, sa ténacité restera vaine.

Petit à petit Mélanie Bonnis va s’isoler du monde pour se recentrer sur sa famille et la religion. Elle décède le 18 mars 1937.

La pianiste Myriam Barbaux-Cohen aime Mel Bonnis et cela s’entend dans chaque note, chaque ligne mélodique, dans chaque atmosphère. Avec beaucoup de sensibilité, une légèreté dans le phrasé elle rend hommage à cette musique pleine de charme même dans la plus pure mélancolie, plein de nuances. On y entendra des influences de Franck ou Fauré, de l’impressionnisme, du mysticisme. Le son est excellent (support SACD). Une référence !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Enrique Granados : Oeuvres pour Piano de Myriam Barbaux-Cohen

En savoir plus :
Le site officiel de Myriam Barbaux-Cohen
Le Facebook de Myriam Barbaux-Cohen


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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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