Avec Mordew, le nouvel ouvrage d’Alex Pheby, je dois bien avouer que je me suis embarqué dans un style littéraire que je connais peu et que je n’apprécie pas plus que cela, la dark fantasy. Mais bon, une réception non prévue au courant de l’été, une couverture intrigante, une maison d’édition qui publie Alan Moore et un livre traduit par Claro ne pouvaient que me pousser à m’aventurer dans ce Morbew.
Morbew est le premier volet d’une trilogie à venir intitulée "Les cités de la trame", il a connu un énorme succès, tant en Angleterre qu’aux USA, il est aussi en cours de traduction dans plusieurs pays. Alors je me suis lancé dans Morbew, sans véritables attentes, et sans vraiment savoir où j’allais.
Ce roman ambitieux narre les aventures d’un jeune garçon, Nathan Treeves, né dans les bas-fonds de l’énigmatique Mordew, qui se découvre d’étranges pouvoirs (dont celui de la Foudre, sorte d’étincelle qui jaillit de lui quand il sort de ses gonds et peut réduire en cendres tout ce qui s’interpose). Sorte d’anti-Harry Potter, le jeune Nathan qui, au début du roman, tente de sauver son père souffrant d’une horrible maladie (des vers pulmonaires…), va se lier d’amitié avec une bande de jeunes voleurs planquant dans les égouts avant de retourner sa veste et de conclure un accord avec "le Maître", sorte de démiurge faussement philanthrope qui règne sans partage sur l’industrieuse cité de Mordew, où les larmes des enfants servent de noirs desseins.
Comme je m’y attendais, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire et je dois avouer ne pas avoir été autant conquis que lors de la lecture de Jérusalem d’Alan Moore. Maintenant, il est évident que les amateurs de dark fantasy vont totalement se retrouver dans l’ouvrage d’Alex Pheby car ils sont habitués à côtoyer des chiens qui parlent, des créatures ni mortes ni vivantes, des oiseaux de feu, un homme qui voit par le nez. Autant dire qu’Alex Pheby ne manque pas d’imagination et que son ouvrage en témoigne parfaitement.
Le livre est ambitieux, c’est une évidence et le projet de trilogie fait qu’il se construit sur deux autres tomes à venir, ce qui explique peut-être les nombreux détails que l’on trouve dans ce premier tome ainsi que les nombreux personnages (aussi étranges les uns que les autres d’ailleurs). A cela s’ajoute un glossaire important en fin d’ouvrage qui nous explique de nombreuses choses (à lire au fur et à mesure de la lecture de l’ouvrage à mon avis).
Je pense être passé à côté de nombreuses choses dans ce roman mais pour autant la ville de Mordew reste totalement fascinante, marqué par sa dimension extrêmement sombre et sa violence. Le monde qui tourne autour de cette cité n’en est pas moins incroyable non plus. J’ai compris aussi en lisant cet ouvrage que la dark fantasy pouvait aussi prendre des dimensions politiques et sociales très pertinentes. C’est au final je pense un ouvrage qui doit et qui mérite d’être lu plusieurs fois (de mon côté, je n’ai pas forcément le temps car j’ai d’autres lectures prévues) pour bien appréhender l’ensemble du texte proposé par Alex Pheby. Espérons au passage que le second tome arrivera vite pour rester dans l’ambiance avant sa lecture. |