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Interview  (Paris)  25 janvier 2006

En octobre 2005, un nouveau groupe au nom terrifiant [1] Kilo of Black Bondage sortait Fear the windows un album saisissant et addictif.

Nous avons voulu en savoir plus sur ce triumvirat composé de Somekilos , Black Sifichi et Aka-Bondage.

[1] kilo of black bondage est un trio constitué de trois personnalités qui officient également dans des formations différentes. Dites-nous tout sur Black Sifichi , électron libre, dont on retrouve le nom associé à de nombreux groupes et manifestations musicales, Aka bondage dont l'omniprésence est tout autant constatée et Somekilos plus discret.

Black Sifichi : Les termes "électron libre" viennent du fait que je joue avec de nombreux groupes mais pas avec tout le monde. Mes participations sont liées à des choix musicaux très précis.

Vous êtes multimédia si l'on peut dire puisque vous êtes photographe, performeur, musicien, DJ, critique, animateur de radio.

Black Sifichi : J'ai commencé comme DJ. Ensuite, j'ai écrit des textes poétiques puis des textes "slam" que je lisais dans des bars. Un jour, un ami m'a proposé de coproduire un album. C'était le premier album de Negative Stencil, "Tick", qui est sorti chez Noise Museum en 1998.

Somekilos : J'ai commencé comme batteur au sein du groupe My Own qui jouait du post-rock mélodique entre Sonic Youth et Blonde Redhead. Nous avons sorti un album sur ultraviolet, un petit label de Nantes qui a aussi fait Playdoh. Parallèlement j'écrivais dans un fanzine qui s'appelait 18 jardins qui m'a permis de rencontrer Nicolas (Aka Bondage) qui jouait dans Osaka Bondage qui m'a invité à jouer de la batterie sur leur volume 3 et je suis parti avec eux en tournée en Allemagne. Et puis est venu ce nouveau projet. Je suis également dans un autre projet qui est 2kilos &more.

Aka Bondage : J'ai commencé en 1995 à faire de la musique un peu sérieusement dans Osaka Bondage où nous étions 2 au départ. Nous avons fait 3 albums. Osaka Bondage s'est arrêté en 2002. Depuis, j'ai joué dans un groupe franco-italien (Permanent Fatal Error), au sein des French Doctors qui ont accompagné Damo Suzuki, l'ancien chanteur de CAN, et encore plus récemment Colder et autres.

J'évolue davantage seul, en collaborant parfois ponctuellement à des formations existantes ou participant à des collectifs comme [1] kilo of black bondage.

Donc [1] kilo of black bondage est un collectif.

Black Sifichi : Oui. Il est vrai que quand on commence dans l'univers de la musique on pense tout de suite à former un vrai groupe car on ne conçoit pas de bosser sous une forme différente? avec plus de liberté, en participant à diverses formations protéiformes. [1] kilo of black bondage s'apparente davantage à un laboratoire qui travaille dans une certaine dynamique qu'à un groupe statique et figé qui pourrait s'apparenter à un mariage n'autorisant pas des collaborations extérieures et des projets parallèles.

Somekilos : A la base, [1] kilo of black bondage n'est pas un vrai groupe au sens traditionnel du terme mais la réunion événementielle de 3 personnes invitées au Festival I.D.E.A.L de Nantes pour jouer ensemble la durée d'un concert. Comme cela s'est bien passé, nous avons continué à travailler ensemble et faire des concerts. Et puis nous avons enregistré "Fear The Windows".

La notion de collectif permet donc d'envisager que le nombre de participants puisse évoluer.

Black Sifichi : Nous avons déjà envisagé la collaboration du trompettiste Lori Schön-Berg du groupe Berg Sans Nipple. Et puis en live, on peut inviter une autre personne. Mais cela ne grossira pas à l'infini.

Aka Bondage : Le côté très perméable du collectif permet tout à fait d'envisager des collaborations ponctuelles.

Quelle était au départ l'idée pour faire cet album?

Aka Bondage : Au départ, c'était la confrontation de chacun de nos univers personnels pour élaborer une synthèse. Nous avons de nombreux points communs dans nos manières de travailler comme les compositions musicales écrites mais qui laissent une certaine marge d'improvisation tant lors de l'enregistrement que lors des concerts et des ambiances très cinématographiques. Nous sommes animés d'une volonté commune de faire du classique mais de façon déviante. Par exemple faire du rap sur une trame hip hop avec des breaks improbables.

Black Sifichi : Casser toutes les évidences de manière à ce que le public soit désorienté et surpris parce qu'il ne peut pas anticiper les endroits où il se passera telle chose. Et c'est surprenant pour nous aussi. C'est Boris Cabeza qui a eu l'idée de nous réunir.

Somekilos : Cela étant, le disque a été mûrement pensé et n'est pas tout à fait un témoignage du live que nous avions fait à Nantes.

Que donnent les morceaux de l'album en live? Car si l'auditeur est surpris par l'album, il ne le sera plus en concert?

Black Sifichi : Si, parce qu'en live c'est la vraie voix, les trois sources des samples, bass et batterie et le sound system - une autre amplitude en volume.

Aka Bondage : Le rythme général peut assez bien s'adapter selon les lieux et ambiances où on joue.

Somekilos : En live nous avons presque une configuration rock avec basse/batterie/voix.

Black Sifichi : Et en fait, il y a de vraies compositions, avec des morceaux structurés avec du punch.

Le live permet de répondre à cette attente de surprise pour vous-mêmes?

Black Sifichi : On ne modifie pas tout en live parce que l'élaboration des morceaux qui sont sur l'album représente une grosse somme de travail. Mais on conserve une petite marge d'adaptation.

Votre album a reçu un accueil plutôt très favorable.

Black Sifichi : Oui et cela m'a même surpris car j'étais dans l'expectative au départ.

Qui a conçu la pochette de l'album?

Black Sifichi : C'est moi, je l'ai réalisée à partir d'une de mes photos, développée sur verre.

Y a-t-il des dates fixées pour des éventuels concerts?

Somekilos : Nous sommes en train de monter une tournée hors Paris par nous-mêmes pour avril-mai qui devrait nous mener à jouer à Lyon, Grenoble, Milan, Naples, Jesi et sûrement Ancône et Arezzo?

Et vous préféreriez jouer dans des lieux traditionnels ou des lieux plus alternatifs ?

Somekilos : Par exemple nous avons joué en Allemagne pour la galerie Rachel Haferkamp dans un parc à Köln devant un énorme AGEKO contenant une sculpture en gélatine contemporaine. Tous les lieux sont possibles. Pour le moment nous cherchons déjà des lieux pour jouer et nous n'avons pas d'exigence particulière.

L'album est sorti à l'étranger?

Aka Bondage : L'album est co-produit par un label français et un label italien. Il est donc sorti en Italie, sur Wallace records. Le label indépendant Wallace Records est dirigé par un seul homme, très actif qui a produit quelques 80 disques en 5 ans - avec l'idée de regrouper et de promouvoir "la crème" des musiques expérimentales. Il y a d'ailleurs une scène expérimentale très active en Italie.

Quelles sont vos influences en matière musicale?

Somekilos : Pour moi, la musique industrielle des années 80, l 'électronica, le post-rock, la techno un peu dure aussi.

Black Sifichi : Les influences sont aussi liées à la culture musicale familiale. Mon père a acheté un disque des Rolling Stones pour moi quand j'avais 6 ans. Et cela m'a marqué. J'ai écouté beaucoup de jazz et de free jazz - punk et dub.

Aka Bondage : Il est parfois difficile de faire la part des choses entre ce que l'on écoute et ce qui nous influence. J'écoute depuis des années Robert Wyatt qui est très éloigné de ce que l'on fait ensemble avec [1] kilo of black bondage. Et dans le cadre de nos autres activités, nous sommes tous amenés à écouter beaucoup, beaucoup de choses. Nous écoutons à peu près tous un musicien comme Tricky et il y a sans doute des points communs dans nos recherches respectives.

Black Sifichi : J'écoute toujours son album "Product of the Environnement".

D'où viennent les textes que vous dites ?

Black Sifichi : Il y a des textes que j'ai écrit et un de Charles Bukowski, - "Too Broken" en hommage à un musicien avec qui j'ai travaillé et qui est mort très jeune BXT (Bixente Iriart) qui avait crée le label Counter Reset.

Le disque a été réalisé au début de la guerre en Irak que je considère comme une très mauvaise chose pour ce monde - et cela donne un côté sombre à l'album.

Car, né à New York, je ne pouvais pas rester indifférent à cette intervention américaine. "Static Charge" reflète la vision du gars non-americain qui est dans un poste pour garder la frontière de son pays. Il est pris dans un engrenage qu'il ne peut contrôler. Puis les américains arrivent ?

Vous êtes en France depuis longtemps?

Black Sifichi : 17 ans.

Vous avez toujours travaillé dans la musique?

Black Sifichi : Non. J'étais photographe. Je travaillais pour les galeries et les groupes comme Von Magnet, je faisais des portraits, des reportages. Puis la musique m'a vraiment enthousiasmé par son aspect direct et vivant, en temps réel, sans décalage. Spécialement en terme de DJ, On voit tout de suite, ce qui est bon ou pas. Alors que la photo notamment argentique est un secret dans une bobine dans le noir.

Quels sont vos autres projets?

Somekilos : Avec ma collègue de 2kilos &more, nous venons de terminer notre premier album "8 Floors Lower" qui a été produit par Norscq, la personne qui a également produit "Fear The Windows". Nous cherchons actuellement un label, et nous jouons le 12 mars à Paris à l'Espace Curial avec Rapoon + Hybryds et le 13 mai au Café de la Danse en 1 ère partie de Four Tet.

Black Sifichi : Je collabore au projet "Tempsion" dirigé par Fred Temps et Charly James, avec "AAA-Men", un trio d'improv dub à dancehall avec Mathias Delplanque et Charlie O. On peut dire que Norscq est le 4ème membre du 1KBB car le travail de production est très important et guère facile pour une musique comme la notre. Avec lui, nous formons le duo Super Stoned qui a sorti un maxi avec Jarring Effects records l'année dernière.

Aka Bondage : J'ai un projet de pop électronique au sein d'un groupe, qui est un duo en fait, Cocktail Party Side-Effect. L'album est réalisé, toujours avec Norscq à la production, et nous cherchons actuellement un label. Fin Mai sortira un mini-album d'Oléo Strut chez Wallace. C'est un autre projet sous forme de collectif qui rassemble une dizaine de musiciens qui se sont réunis dans des configurations variables, qui ont joué ensemble à l'occasion de sessions, finalement compilées sur l'album. Et puis deux projets discographiques en cours avec deux électrons libres des musiques improvisées : l'américain Jeff Gburek et le musicien Italo-Basque, Xabier Iriondo. Enfin, la préparation du festival EPSILONIA, émission de radio à laquelle je participe et qui fêtera ses 20 ans au mois de Mai 2006 sous la forme d'un festival entièrement radiophonique, chaque jeudi de Mai sur Radio Libertaire.

Black Sifichi : J'ai enregistré 2 morceaux pour le prochain album de Lena et qui sera d'une couleur différente des précédents. Sur ce projet il y a Charles Eric Charrier de Man sur basse, Steve Arguelles à la batterie et Rob Mazurek à la trompette. Plus Aka Bondage et moi avons participé "en solo" sur la compilation "Next To Nothing" une collection de covers de Tuxedomoon sur Optical Sound records. Il y a aussi l'album "Spoken Dub Manifesto" de Brain Damage qui sort le 10 Avril.

Travaillez-vous à créer de nouveaux morceaux pour [1]kilo of black bondage?

Somekilos : Nous allons le faire pour la tournée. Black Sifichi à déjà créé une nouvelle base rythmique.

Black Sifichi : En fait, on bricole de petits bouts chez nous. Et on voit les pièces du puzzle ensemble au studio.

Donc au départ c'était un groupe qui faisait un concert, puis un groupe qui a fait un album et des concerts. Est-il possible d'espérer un deuxième album ?

Black Sifichi : C'est possible.

Somekilos : Et toujours comme un projet parallèle pour chacun.

Black Sifichi : Rien n'est figé et surtout en matière musicale. La couleur d'un prochain album sera peut être différente.

Aka Bondage : Pour cet album nous n'avions aucune contrainte économique ce qui nous laissait un champ d'action totalement libre. C'est la raison pour laquelle se dégage, je crois, une grande sincérité du patchwork qui est présenté.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Fear the windows de [1] kilo of black bondage

En savoir plus :

Le site officiel de Aka bondage
Le site officiel de Black Sifichi
Le site officiel de Somekilos

Crédits photos : David (plus de photos sur Taste of indie)


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