Spectacle musical de Klaire fait Grr avec Klaire fait Grr et Odile Huleux dans une mise en scène de Karim Tougui.
"J'écris des trucs. Parfois je monte sur scène. Le reste du temps je mange des coquillettes". Telle est la carte de visite de Klaire fait Grr, entre autres scénariste, chroniqueuse, parolière et comédienne, blogueuse et youtubeuse et de créations radiophoniques pour Arte-radio.
Elle n'est ni chanteuse ni musicienne et présente néanmoins sous le titre "Le temps des sardines" un spectacle musical et donc logiquement composé de chansons "pas chantées" mais mise en notes "ad hoc" par la comédienne et musicienne Odile Huleux qui l'accompagne au clavier.
Un spectacle en forme de classique récital de chansons avec un enchaînement en mode stand-up de textes rimés ordonnés en ascenseur émotionnel entre humour, du comique au "trash cash", poétique de la nostalgie et virulentes diatribes et ce, dans un détonant "mix and match" de tendresse et de colère avec l'insertion de quelques punchlines bien senties contre des figures politiciennes et la vulgarité du masculin telle la pratique du "manspreading".
En effet, Klaire Grr opère tant dans le registre autofictionnel ("Le cimetière de nos dix ans", "Salut", "Sainte-Marie-des-Ascenseurs") que politique car féministe engagée et militante de la condition féminine.
Non seulement pour soutenir les luttes féministes, comme celle pour le droit à l'avortement ("Les 343", "Je connais un garçon") et celles contemporaines contre les diktats sociétaux relatifs à la femme objet sexuel réduit à la taille Slim/XS ("Presque Marianne") et à une marchandise avec DLC ('Mignonne allons voir si la rose").
Mais également pour porter le cri muet des anonymes oubliées, invisibilisées, méprisées, ostracisées, violées et violentées au nom de l'amour vache ("Les confitures à la prune", "Il m'a fait", "Gin Tonic").
Klaire Grr n'a pas sa langue dans la poche et, dotée d'un tempérament affirmé, d'une plume inspirée et d'une volubilité expressive que la mise en scène de Karim Tougui ne brime pas, elle tape fort, vite et bien et de manière fédérative aussi argumentée qu'intelligente et affirme de manière iconoclaste que la la femme est l'avenir d'elle-même ("Les tutos d'Amélie").
Et à découvrir in vivo sur scène ce qu'elle nomme "le temps des sardines". |