Avec "Louis Boulanger - Peintre rêveur", la Maison de Victor Hugo consacre une exposition monographique inédite au peintre Louis Boulanger (1806-1867) ami du maître des lieux et figure du cénacle romantique aujourd'hui méconnu sinon oublié.
Les commissaires Gérard Audinet, directeur des Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey et Olivia Voisin, directrice des musées d'Orléans, ont opéré une importante sélection d'oeuvres picturales et graphiques.
Et ce pour re-visibiliser tant son oeuvre personnelle reconnue à ce titre et notoire en son temps que celle mise au service non seulement de la promotion du mouvement du Romantisme auquel il s'est affilié mais de l'élaboration de son identité visuelle.
La monstration se déploie dans un parcours chrono-thématique soutenu par la belle scénographie de Simon de Tovar et Alain Batifoulier du Studio Tovar placée sous une chromatique rouge qui renvoie à la couleur de la passion et .
Louis Boulanger, peintre du drame et indéfectible chantre du Romantisme
Louis Boulanger se distingue avec, présenté au Salon de peinture et de sculpture de 1827, le tableau "Le Supplice de Mazetta" inspiré d'un poème de Lord Byron dont le sujet et le traitement révèle des goûts qui l'amènent à intégrer le cénacle du Romantisme placé sous l'égide de ses figures majeures dont celle du génie du siècle que fut Victor Hugo dont il devient un familier.
"Léopolodine à quatre ans" - "Adèle à la cerise"
A titre personnel, Louis Boulanger oeuvre dans le genre du portrait, le portrait mondain en vogue sous le Second Empire et naturellement le portrait romantique par amitié.
"Achille et Eugène Devéria", Madame Victor Hygo" - "Victor Hugo" - "Trois Amours poétiques"
Sous influence des peintres de la Renaissance italienne, de manière privilégiée Véronèse, et des maîtres anciens, notamment Rubens, il veut s'inscrire dans celui de la peinture d'histoire ainsi en traitant de sujets bibliques ("La douleur d'Hécube", "Le Martyre de Saint Laurent") ou de faits historiques ("L'assassinat de Louis d'Aragon").
"Le "Martyre de Saint-Laurent" - "La Ronde du Sabbat" - "Vive la joie (Notre Dame de Paris)" - "Les Laboureurs de Virgile" - "La douleur d'Hécube"
Et ce non dans une veine sulpicienne, qui se manifestera plus tardivement dans les commandes publiques de grands décors ("Le Triomphe de Pétrarque", "Festin à la mode vénitienne") mais essentiellement dramatique avec des tropismes affirmés.
Celui des univers sombres et du déchaînement des passions qui s'avère en résonance avec les codes du Romantisme naissant et du fantastique avec une prédilection pour le surnaturel et les peurs ancestrales ("Le Feu du ciel") pour laquelle il figurait à ce titre dans l'exposition "Fantastique !" au Petit Palais consacrée à l'estampe visionnaire.
"Le Feu du ciel" - "L'Assassinat de Louis d'Aragon"
Ainsi que l'étrange avec la scène apocalyptique de groupe ou de foule hystérisée ("La Ronde du Sabbat") et la figure imaginaire telle celle du fantôme qu'il décline dans des créations originales et pour l'illustration du recueil de poèmes "Les Orientales" de Victor Hugo. "Attaque du tigre" - "Mort du cheval de Mazeppa" - "Chasse infernale" - "Ronde du Sabbat" - "Lénore ou la Nuit de Valpugis" - "Attaque de l'ours"
Car dessinateur virtuose, Louis Boulanger excelle dans l'art graphique et, par la résonance de ses tropismes avec les code du Romantisme, il contribue à l'élaboration de son iconographie visuelle en procédant par le dessin à l'encre et l'aquarelle à l'illustration des oeuvres littéraires notamment d"Alexandre Dumas ("Les Crimes célèbres") et, surtout, de l'ensemble de la production hugolienne.
"Notre Dame de Paris"
Dès ses débuts, Louis Fournier s'intéresse au théâtre et publie en 1827 l'album lithographies "Souvenirs du théâtre anglais à Paris" illustrant des opus du théâtre élizabéthain, notamment ceux de Shakespeare.
Et donc sera à l'origine des costumes de théâtre pour la représentation des drames romantiques auxquels l'exposition consacre une salle dédiée abondamment documentée.
Et dont certains comme ceux de "Lucèce Borgia" et "Marion Delorme", sont insérés in situ dans une maquette de décor qui donne une idée de la magnificence des production sthéâtrales de ce temps.
"La litière de Richelieu - "L'Affront"
Pour les passionnés d'Histoire du théâtre, une borne numérique recense les costumes et tous peuvent peuvent poursuivre leur déambulation à l'époque romantique, en accès gratuit, dans l'appartement de Victor Hugo et les collections du musée. |