Les Wampas vous aiment comme l'annonçait le titre de l'un de leurs précédents albums.
Dingue que c'est vrai.
Ce putain de disque, ce Rock'n'Roll part 9 pue l'amour. Oh pas l'amour physique, le rock'n'roll originel. Non. L'amour du prochain, l'altruisme, celui des amis, des copains, des gens tout court, des cas'socs surtout.
Un peu comme les Ramones quand ils carburaient à la glue, avant qu'ils passent à l'héro.
Dès "Christine", c'est parti pour quarante minutes de bonheur aux plaisirs variés, punk ("Chirac en prison", "St RéMI"), farandoles ("Danser sur U2"), rockab, ballades ("Rimini", "Hélicoptère", "Seul en Gaspésie") ou rock musclé à cornemuse ("Patrick") parfaite illustration des propos ci-dessus puisqu'on y retrouve la famille Tétard presque au complet : Julie, David, Francis, Martine, etc... avec des textes grandioses comme celui de "St RéMI" (Didier Wampas s'adresse-t-il à son noyau de fans de base ?)
Dire que ce disque est le meilleur album rock français de 2006 est un euphémisme : c'est un sommet, une pierre de voûte de la sub-culture, un dico de la France d'en bas, celle que l'on a du mal à apercevoir dès qu'on loge au premier étage d'un immeuble haussmannien.
Néanmoins, il est impossible de ne pas réagir à "Chirac en prison".
C'est un beau geste, une belle tentative, mais insuffisante.
Tout le monde le constate aujourd'hui : le système entier est gangrené et l'on est en droit de se demander si s'attaquer gentiment à Chirac est suffisant.
Ce sont toutes les têtes qui devraient tomber, jetées aux oubliettes de la Bastille reconstruite pour l'occasion, de l'extrême droite à la gauche, à l'exception de l'extrême gauche, seul bastion authentique dont les membres trouveraient grâce à la condition expresse de produire une photo dédicacée de Léon Trotsky.
"Chirac en prison", ce n'est pas une solution.
Quoique… Pour l'exemple ?
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