Spectacle conçu et interprété par Jan Bijvoet, Jolente De Keersmaeker, Damiaan De Schrijver, Els Dottermans, Bert Haelvoet, Willy Thomas et Stijn Van Opstal.
Le collectif flamand tg STAN propose avec "Poquelin II" sa version scénique de deux des opus majeurs du sieur Poquelin plus connu sous le nom de Molière, "L'Avare" et "Le Bourgeois gentilhomme" qui traitent, outre le thème de la tyrannie du "pater familias", celui du goût de l'argent et de l'infatuation comme vertus cardinales de la bourgeoisie du 17ème siècle.
Et ce avec son postulat de "la mise en jeu du naturel" tenant notamment au refus de de l'illusion théâtrale et du quatrième mur, de la contextualisation originale de l'oeuvre, à la substitution de la langue conversationnelle à la déclamation classique et au surjeu comique à l'appui du théâtre de divertissement.
De fait, cela aboutit à un changement de conventions théâtrales sans résonance avec la définition commune du naturel entendu comme l'inné et l'absence d'artifice. Ainsi, nonobstant la scansion avec l'accent et la faconde de la langue française telle que réellement parlée par les néerlandophones, celles de la scénographie de théâtre de tréteaux et le maintien du costume en l'espèce dans un "mix and match" de grunge des eighties et de marqueurs contemporains.
Au soutien de la mécanique du rire telle qu'elle résulte de la dramaturgie textuelle de Molière, le spectacle de format long, trois heures sans entracte, et placé sous l'égide du surjeu, empile toutes les formes de comique dont des incises de pantomime du grotesque au cartoonesque en passant par le graveleux pour accentuer le caractère "hénaurme" de la farce.
Ecrites pour des comédiens par un comédien qui fut directeur de troupe, les pièces offrent aux officiants d'idéales partitions pour numéros d'acteurs dont les officiants ne se privent pas.
Au diapason, le septuet composé des membres du tg STAN - Jolente De Keersmaeker et Damiaan De Schrijver, de leurs compatriotes de compagnies homologues Els Dottermans (NTGent), Stijn van Opstal (Toneelhuis), Willy Thomas (Dito'Dito) et Jan Bijvoet (Théâtre Zuidpool) et de Bert Haelvoet campe efficacement une vingtaine de personnages.
Avec une mention spéciale pour les interprètes des rôles-titre, Willy Thomas en Harpagon defunésien et Damiaan De Schrijver qui prête à Monsieur Jourdain son plantureux physique évoquant les figures de certains ripailleurs de Jacob Jordaens le maître des "bambochades" de la peinture baroque flamande et son air de vrai fausse, ou vice-versa, naïveté bonhomme. |