Si l’on attend d’un disque de l’intensité, de la virtuosité, de l’inventivité, une recherche sonore, des propositions esthétiques alors vous trouverez largement votre bonheur dans cet album. Une surprise ? Bien sûr que non ! Une presque évidence. Presque parce que l’on n’est jamais à l’abri d’un raté, d’une fausse route, d’un plantage, surtout avec ce genre de disques.
Parce que le concept de base est simple mais diablement efficace : depuis quelques années, le batteur Philippe Gleizes et le bassiste Jean-Philippe Morel invitent lors de concerts au Triton des musiciens à se joindre à eux lors de mémorables soirées d’improvisation. Se croiseront Médéric Collignon, Thomas de Pourquery, Emile Parisien, Marc Ducret, Vincent Peirani, Andy Emler, Theo Ceccaldi, Élise Caron... Trois albums en résulteront (le coffret les réunissant est également disponible). Ce troisième disque marque donc la fin de cette trilogie, malheureusement tellement l’aventure est belle.
Alors nous allons profiter pleinement de cette meute composée donc de Jean-Philippe Morel et Philippe Gleizes mais aussi de Mike Ladd, Claudia Solal, Emmanuel Borghi, Thierry Eliez, Fabrice Martinez, Julien Desprez et Laurent Bardainne. Dans le genre excellents musiciens… Et pour filer la métaphore, nous pourrions dire que ces chiens mordent souvent, hurlent également parce que plus qu’un tourbillon c’est une tornade, presque hardcore parfois.
Ce disque a été enregistré entre octobre 2020 et février 2021 sur scène mais presque en condition de studio. Comme pour les disques précédents, les morceaux se construisent autant dans l’instant présent que dans un travail de montage, de reconstitution a posteriori. On n’y perd rien ni dans la cohérence, ni dans le son d’ensemble, ni dans la prise de risque. Tout se croise, s’agglomère : mouvements rythmiques ou mélodiques, éclairs vocaux, dynamiques, nuances pour mieux exploser et se reformer différemment comme un corps en perpétuelle évolution. Même si chaque morceau forme un tout homogène, on sent que chaque musicien a apporté sa pierre à l’édifice, on y retrouve des sonorités connues comme celles de Thierry Eliez, Laurent Bardainne ou Fabrice Martinez.
Avant l'été et sa profusion de festivals, il y a encore de l'activité du côté de la musique, du théâtre, de la littérature et des musées. C'est parti pour notre petite sélection hebdomadaire