Spectacle-conférence conçu et dispensé par Hector Obalk accompagné par les musiciens Raphaël Perraud et Pablo Schatzman.
Quand en 2019, Hector Obalk, historien et critique d'art, commissaire d'exposition et réalisateur de documentaires, a initié son audacieuse entreprise au titre-choc "Toute l'Histoire de la peinture en moins de deux heures", il ne se doutait sans doute pas du succès de ce spectacle-conférence.
Un succès résultant de la judicieuse et efficace combinaison de vulgarisation, d'érudition et d'avisés points de vue personnels sur sept siècles de peinture, du Trecento à l'aube du 20ème siècle et déroulée en deux parcours.
Et Hector Obalk a récemment complété ce diptyque avec la réjouissante et explosive déclinaison "Toute l'Histoire de la peinture moderne en moins de deux heures" dédiée à la peinture moderne du post-impressionnisme aux prémisses de l'art abstrait.
Au demeurant, il en appelle largement au regard tant visuel que critique, du spectateur, pour l'exercer, apprécier la qualité et le sens d'une oeuvre et former son goût. Celui d'Hector Obalk s'avère affûté pour décrypter tant la touche que le talent des peintres évoqués à partir de sa "bible" constitué d'un monumental mur numérique de mille reproductions de tableaux installé en fond de scène.
Ponctué de vignettes musicales, notamment des extraits de Suites de Bach, dispensées par ses compagnons de la première heure, le violoncelliste Raphaël Perraud et le violoniste Pablo Schatzman, et de quelques anecdotes personelles, le Parcours A* ose l'évolution conceptuelle et stylistique au cours des grandes périodes de la peinture essentiellement de l'axe France-Italie-Flandres et une première sélection d'artistes de Giotto avec la "Dormition de La Vierge" à Cézanne avec "L'Allée du Jas de Bouffan".
Ainsi de l'art sacré avec les sujets bibliques et mythologiques depuis les Primitifs italiens à l'art profane avec l'émergence successive des genres du paysage, de la scène de genre et de la nature morte, de la conquête du réel au 16ème siècle à l'invention du réel par le Maniérisme.
De même, pour l'introduction du mouvement et de la perspective, de la prééminence de la couleur, de la palette pastel à la chromatique saturée de la Renaissance jusqu'à, selon le terme de l'officiant, l'outrecuidance du Fauvisme qui va induire celle de la lumière, de la lumière vénitienne d'"abat-jour" au clair-obscur caravagesque et son acmé avec l'Impressionnisme.
Ce voyage quasiment marathonien au long cours, et subjectif car dépourvu d'ambiguïté sur les préférences, voire adulations de son instigateur, comporte de passionnants arrêts sur pause avec le commentaire approfondi de certaines oeuvres ainsi, entre autres, pour "L'Annonciation" de Léonard de Vinci, "L'amour vainqueur" de Caravage et "Le Gobelet d'argent" de Chardin.
Et la mise en résonance argumentée de peintres telles Boticelli vs Vinci et Cézanne vs Van Gogh en laissant au spectateur la primeur de découvrir celui mis au tapis.
Roboratif et jubilatoire.... avec un inattendu final. |