Spectacle-conférence conçu et dispensé par Hector Obalk accompagné par les musiciens Florent Carrière et Pablo Schatzman.
En 2019, Hector Obalk, historien et critique d'art, commissaire d'exposition et réalisateur de documentaires, s'est lancé dans une audacieuse et ambitieuse entreprise celle de relater, ou plus précisément raconter au sens premier du terme, toute l'histoire de la peinture.
Et de surcroît avec un double challenge celui de la présentation en moins de deux heures et ce dans un format de spectacle-conférence performatif ressortant au genre du stand-up placé sous l'aune de la passion, de l'humour et de la liberté de ton non exclusifs d'une vulgarisation érudite et d'un bienvenu didactisme.
Ainsi "Toute l'Histoire de la peinture en moins de deux heures" aborde sept siècles de l'Histoire de l'art avec les - et ses - figures de la Grande peinture, du Trecento au debut 20ème siècle.
Tant riche est la matière que l'opus se déploie en deux modules et est complété d'un second volet intitulé "Toute l'Histoire de la peinture moderne en moins de deux heures" dédié à la peinture moderne du post-impressionnisme aux prémisses de l'art abstrait.
Au fil de ses pérégrinations muséales et ses points de vue parfois, souvent, iconoclastes, Hector Obalk expose donc l'évolution conceptuelle et stylistique au cours des grandes périodes de la peinture et, dans le "Parcours A" du Primitivisme avec Giotto au Post-impressionnisme avec Cézanne avec pour fil rouge l'introduction du mouvement et de la perspective, la prééminence de la couleur et l'émergence des différents genres picturaux.
Et si identique s'avère le déroulé chronologique du "Parcours B", il est circonscrit par des artistes différents, ainsi du primitivisme avec "Fresques de la vie de saint François" de Giotto et le retable "Le Couronnement de la Vierge" de Fra Angelico à l'impressionnisme avec le tableau "Lilas au soleil" Claude Monet.
Il se concentre sur une histoire de la lumière scandée entre autres par son acmé à la Renaissance, la lumière crépusculaire de Bellini, la maîtrise du clair-obscur par Le Caravage au quasi-ténébres de Zurbaran et la lumière qu'il qualifie d'électrique pour Edouard Manet avant son extinction avec l'émergence de l'abstraction.
Cette trame se combine avec celle parallèle de la conquête du réel illustrée avec la progression intervenue chez Raphaël sur le même thème de la Vierge à l'enfant suivie de sa réinvention opérée par le Maniérisme.
Notamment avec ses fantaisies anatomiques telles celles des nus masculins de Michel-Ange figurant sur les fresques du plafond de la Chapelle Sixtine de Michel-Ange et chromatiques avec les couleurs acidulées comme pratiquées par Pontormo dans sa "Déposition de croix" malicieusement appariée à la "Mise au tombeau" du Caravage.
Devant un immense et animé mur numérique composé de mille reproductions de tableaux installé en fond de scène, synthèse de sa bible artistique personnelle et viatique pour le voyage au long cours et au rythme marathonien au coeur de l'Art qu'il propose, et accompagné par le violoniste Pablo Schatzman et le violoncelliste Florent Carrière en charge de bachiennes pastilles musicales, Hector Obalk dispense un ébouriffant seul en scène.
Et surtout il invite - et incite - le spectateur non seulement à l'accompagner dans ce périple artistique mais à aiguiser son regard pour "voir" et tenter d'approcher l'espace intérieur du peintre qu'il considère comme l'essence de l'art pictural. Ce qui n'est pas le moindre de ses mérites |