Ce que j’aime avec Aurélie, attachée de presse d’Un livre à soi, c’est que les réceptions d’ouvrages que je reçois sont toujours de délicieuses découvertes. A chaque fois, elle me fait découvrir des nouveaux auteurs, des nouvelles maisons d’édition et les lectures qu’elle me propose sont toujours différentes et plaisantes.
Le nouvel ouvrage reçu ne déroge pas à cette règle avec un certain Jean-François Beauchemin, inconnu pour moi, qui nous propose Le Roitelet, publié aux éditions Québec Amérique. L’auteur est québécois, évidemment, connu pour un livre culte apparemment, Le jour des corneilles, encore un livre qu’il va me falloir lire tant Le Roitelet est superbe.
Le Roitelet est un ouvrage qui fait un peu plus de 140 pages, qui se lit d’une traite. C’est un ouvrage sublime, une petite beauté de lecture qui fait partie de mes coups de cœur de cette rentrée littéraire de janvier. Espérons qu’il soit lu du plus grand nombre, qu’il sorte de l’anonymat pour rencontrer le public qui ne pourra rester insensible à sa lecture.
L’ouvrage nous raconte l’histoire d’un homme vivant paisiblement à la campagne avec sa compagne Livia, son chien Pablo et le chat Lennon. L’histoire d’un homme qui est un écrivain, parvenu à l’aube de la vieillesse. Pour lui, l’essentiel n’est plus tant dans ses actions que dans sa façon d’habiter le monde, et plus précisément dans la nécessité de l’amour.
Régulièrement, il reçoit la visite de son frère malheureux, éprouvé par la schizophrénie. Se révèlent alors, avec une indicible pudeur, les moments forts d’une relation fraternelle, marquée par la peine, la solitude et l’inquiétude, mais sans cesse raffermie par la tendresse, la sollicitude.
La relation que nous décrit l’auteur entre ce frère écrivain et son cadet pépiniériste est magnifique, montrant ce qu’il s’apporte l’un à l’autre malgré leurs nombreuses différences. Tout est superbement construit dans cet ouvrage, du découpage en chapitres au gré de leur quotidien jusqu’aux mots choisis par l’auteur qui sonnent toujours justes.
Il se dégage de cette lecture des émotions incroyables tant l’auteur excelle dans sa manière de raconter les relations humaines. C’est un ouvrage qui fait évidemment beaucoup réfléchir sur de nombreux sujets, la vieillesse, l’enfance, la mort mais aussi la nature, très présente dans l’ouvrage.
Moi qui aime beaucoup les polars, qui apprécie les ouvrages pleins de rebondissements, je me rends compte en lisant des ouvrages comme Le Roitelet que l’on peut aussi prendre beaucoup de plaisir en compagnie d’ouvrages qui n’en proposent pas, se contentant de récits de vie, de dialogues profonds et sensibles créant une délicieuse mélancolie au fur et à mesure que le temps passe, comme les pages trop peu nombreuses de cet ouvrage.
Le Roitelet est un très grand livre, de ceux que l’on n’oublie pas une fois la lecture terminée. C’est un ouvrage qui manie à la perfection la poésie (encore une fois quelle superbe écriture), la tendresse et la douleur pour le plus grand plaisir du lecteur. |