Comédie écrite et interprétée par Christine Anglio et Laurie Marzougui dans une mise en scène de Manon Rony.
Le trio composé de Christine Anglio, Laurie Marzougui et Manon Rony qui se connaissent bien pour avoir déjà partagé l'affiche et dont les affinités électives les s'inscrivent la constellation du Café de la Gare présente un spectacle au titre aussi incongru qu'énigmatique placé sous le thème du sentiment de culpabilité.
Avant sa mort annoncée, une jeune femme use de la pratique des dernières volontés pour demander, donc en fait imposer, à sa soeur et à sa meilleure amie un rituel en résonance avec le "memento mori" consistant à se revoir une fois l'an en souvenir du bon vieux temps.
Les récipiendaires ont obtempéré pendant quinze ans avant que les regrets, remords ou/et secrets ne reviennent en boomerang pour assombrir le souvenir de ce passé entre filles.
Enfin pas uniquement. Car dans "On ne couche pas aux enterrements" co-écrit et interprété par Christine Anglio et Laurie Marzougui, cherchez l'homme.
Elles ont conçu une comédie douce-amère dépourvue de macabre nonobstant le visuel de l'affiche sur la subjectivité mnésique et les petits arrangements personnels avec la réalité déclinés de manière différente par des tempéraments opposés qui donnent lieu à des confrontations souvent irriguées d'humour pour dégoupiller le dramatique.
Elle s'avère également une belle machine à jouer ainsi avec les scènes dispensées sur le mode du "bis repetita" des multiples prises cinématographiques pour trouver le juste ton.
Et, de surcroît, une partition sur mesure, en émotion épidermique pour Laurie Marzougui, faussement distanciée pour Christine Anglio, que Manon Rony met en scène avec discernement sans contraindre leur nature.
En conséquence, un spectacle réussi. |