Arlequine
(Claro Oscuro / Modulor Records) février 2023
Chez Froggy’s Delight, il n’est pas rare de commencer une chronique en évoquant le fait que l’on suit l’artiste dont il est question depuis de nombreuses années, avant même que tout se passe.
C'est le cas encore cette fois-ci avec Dorothée Hannequin que l’on a connu il y a… longtemps puisque notre première rencontre date de 2004, époque de la sortie de A tea with D. du groupe Hopper dont elle était une des quatre composantes.
Lorsque l’aventure Hopper prend fin, c’est donc tout naturellement que nous avons suivi la carrière de Dorothée sous le pseudonyme (et anagramme de son prénom) The Rodeo.
Quelques EP et albums plus tard, on retrouve donc Dorothée en grande forme créatrice avec ce nouvel album, Arlequine, entièrement chanté en français. Le précédent album, Thérianthropie Paradis, avait d’ailleurs entamé cette transition de textes en anglais vers le français et il est heureux de voir que l’essai (très réussi sur ce très élégant Thérianthropie Paradis) est transformé.
Dans ce Arlequine, The Rodeo cherche l’inspiration dans la pop française la plus noble et la plus élégante. On sent dans les mélodies et les arrangements l’influence de la pop des années 70, François de Roubaix en tête ("Praia Vermelha", "La coupe est pleine"). Mais loin d’un plagiat opportuniste (je ne vise personne dans la scène musicale actuelle), les influences sont ici digérées et revisitées avec brio, sans vouloir "faire comme…".
The Rodeo impose sa touche et la voix de Dorothée joue parfaitement avec les mélodies. tout en rondeur, parfois douce et ingénue, parfois espiègle (comme sur le tube - car c’en est un - électro pop "L’hymne à la moue" écrit par Jil Caplan et Jean Philippe Verdin). Il y a même un petit côté Muriel Moreno dans la prosodie sur "Vallée de Siddim".
"Idéal", autre tube en puissance plein d’énergie côtoie le très classe "Les orgues" qui pourrait dans ses premières minutes nous faire croire à un Broadcast à la française avec ce petit quelque chose de majestueux en plus dans les arrangements luxuriants mais jamais pompeux.
Comme Arlequin donc, cette Arlequine est multifacette et nous dévoile encore un peu plus les multiples talents de Dorothée Hannequin. On attend de voir tout cela sur scène mais quoi qu’il en soit l’album est une merveille et assurément une pépite de pop élégante à la française comme l’on n’en fait plus qui compte déjà dans les albums importants de cette année ! Certes, l’album ne fait que 9 titres mais il y a fort à parier que l’on ne s’en lassera pas de si tôt.
Coup de froid sur le pays, tant en terme de météo que de politique. Réchauffons nos petits coeurs avec de la musique, des livres du théâtre et la MAG#90...
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