Comédie dramatique d'Emmanuelle Delle Piane, mise en scène de Patrick Haggiag, avec Benoit Di Marco et Didier Menin.
Dans le cruel monde de la scène et une profession-vocation qui, selon un expression biblique consacrée, compte beaucoup d'appelés et peu d'élus, il y a les réussites éblouissantes même si parfois éphémères et les carrières modestes mais au long cours, les célébrités et les têtes d'affiche et puis les autres.
Ceux qui forment le gros de la troupe de l'intermittence du spectacle travaillant de manière ponctuelle et souvent aléatoire qui cachetonnent pour faire face aux prosaïques réalités de la vie quotidienne auquel la dramaturge Emmanuelle Delle Piane consacre son opus "Répliques".
Dans une partition en short-cut, elle relate les échanges conversationnels de deux amis comédiens qui se retrouvent logés à la même enseigne. De logement au sens premier et en scène d'ouverture avec l'un hébergé chez son fils et l'autre qui vient demander un hospice provisoire qui scelle leur situation matérielle..
Denis Martini, au nom d'"apéro hour" vintage, toujours au naturel et Arthur Laporte qui arbore cheveux aile de corbeau pour porter beau et s'est rebaptisé Art Portmann pour faire "djeun", n'ont jamais connu les splendeurs de la vie d'artiste.
Et même s'ils tentent de faire bonne figure en résistant toutefois de manière différente, les illusions sont depuis longtemps enfuies. Tous deux demeurent lucides et aucun n'est dupe de la débandade accélérée par la descente en pente raide vers la soixantaine.
Entre souvenirs croisés, confidences partagées et jeu de rôles, les dialogues acérés et parfois acerbes instillés de traits humoristico-burlesques, ainsi avec l'évocation d'oeuvres de Molière et Nathalie Sarraute et des codes de jeu, tels le nez rouge du clown et la moustache de Charlot, ressortent au genre de la tragi-comédie qui vire crescendo au dramatique et à un tragique annoncé.
Patrick Haggiag dirige Benoit Di Marco et Didier Menin-Franceschini,comédiens chevronnés qui portent les stigmates de la désillusion et de la diffcile résilence des personnages qu'ils incarnent de manière virtuose.
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