Fermez les yeux, écoutez le balancement, écoutez la fluidité de cette musique de haute-voltige. Même s’il n’est pas question ici d’aérien mais plutôt de maritime. Le vibraphoniste rend donc hommage sur son troisième disque à ses racines maritimes : Moullier, originaire de Nantes et installé à New York, a grandi au bord de la mer dans le Finistère nord.
Lors de la pandémie de COVID-19, il a quitté New York pour retourner dans sa maison de famille sur une petite île au large de la Bretagne. Une sorte de "temps libre" qui lui a permis de se ressourcer, de s’imprégner de la nature sauvage, de la beauté des paysages, du calme et de composer beaucoup de musique, notamment celle de ce disque.
Un disque où il est accompagné par quelques belles pointures : Lex Korten au piano, Alexander Claffy à la basse et l’ami de longue date Jongkuk Kim à la batterie. Un quartet qui fonctionne comme de l’horlogerie suisse avec une précision rythmique et mélodique remarquable (tout comme les différents solo). Et si l’entente, l’écoute entre le vibraphoniste et Jongkuk Kim ou Alexander Claffy est évidente, il faut noter l’efficacité de l’association du piano et du vibraphone (déjà présente dans le précédent Spirit Song). Et puis il y a cette clarté, quelque chose de lumineux, une façon de faire progresser mélodiquement, rythmiquement ou harmoniquement les morceaux, où parfois les baguettes de Simon Moullier fusent comme la bombe de Christopher Wood.
La musique de Moullier ne cesse de grandir, d’évoluer, gagnant encore en finesse et en subtilité, se rapprochant toujours un peu plus d’une veine rappelant Gary Burton ou l’immense Bobby Hutcherson. Et c’est encore une belle réussite !
# 28 mai 2023 : Un jour de plus pour se faire plaisir
Encore une semaine avec un jour férié qui nous permettra de sortir, de prendre le temps d'aller au cinéma, au théâtre, chez le libraire, le disquaire ou encore au musée. Voici une petite sélection de nos découvertes de la semaine