Évacuons d’emblée ce qui nous marque en premier concernant cet album : la pochette. Rose et représentant l’artiste dénudée, juste un voile sur la tête, nous laissant d’abord dans la contemplation puis dans le questionnement.
Veut-elle évoquer le féminin sacré (le titre est La Sagrada) ? Est-ce de la provocation ? Une évocation d’une autre artiste célèbre pour ce type d’image mêlant le pieux et le terrestre ?
Pour être franc, je n’en sais rien quand je découvre l’album dans ma boîte aux lettres. Je sais juste que la pochette est superbe. Et je sais que cela m’évoque des bribes de la bible, Marie-Madeleine et le féminin sacré. La vraie question, la plus importante de toutes est : est-ce un magnifique écrin pour un joyau musical ?
Le premier titre nous cueille : "Introcuccion a la Sagrada (prière initiatique)" est un titre a cappella qui nous plonge à nouveau dans la contemplation, cette fois de l’esprit. Sur le deuxième titre, "Decreto", hommage au film Madre de los dioses du réalisateur argentin Pablo Agüero, on retrouve la voix de Géraldine Chaplin. Titre qui a d’ailleurs fait l’objet d’un clip superbe.
Parce que oui, quoique l’on puisse en penser, cet album est une ode à la femme. Dans une transe ésotérique, elle rend hommage aux quelques 60.000 femmes victimes de la chasse aux sorcières rien qu’en Europe.
Cet album permet à Natalia de se connecter au féminin sacré. On apprend que, depuis ses 21 ans, âge auquel elle quitte son Argentine natale, elle n’a de cesse de se cultiver, d’apprendre pour assouvir sa curiosité. Après un passage au Mexique, elle arrive en France.
Après la prière qui ouvre l’album, on retrouve des titres qui, petit à petit, nous racontent l’histoire de Natalia. Musicalement, c’est un mix entre musique électronique où se retrouve des violoncelles et des sonorités hispanisantes. C’est doux et dansant à la fois.
Natalia explique qu’elle souhaite que les mots, à force de se chanter, changent l'esprit de l’intérieur.
L’album se clôture avec "Madre de los dioses", la mère des dieux, sous le regard tendre de Maria Magdalena. Un voyage tout autant intérieur qu’à travers la culture musicale du monde. Une superbe découverte.
Décidémment ce mois de janvier est bien triste pour la culture. Marianne Faithfull a tiré sa révérence et c'est encore un peu de tristesse qui s'ajoute à celle plus globale d'un monde tordu. Il reste la culture pour se changer les lidées. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !