Zut, j’avais complètement zappé de vous parler de cet ouvrage publié le mois dernier aux éditions de l’Olivier. Lu il y a quelques temps car reçu en avance par l’éditeur, il était resté au fond de ma bibliothèque en attente de poser quelques mots dessus pour vous en parler.
J’ai découvert Jean-Hubert Gailliot avec cet ouvrage, un auteur qui manie parfaitement les mots pour nous décrire des ambiances, des situations particulières. Je ne suis pas surpris d’apprendre que ses romans sont publiés aux éditions de l’Olivier, son style et son écriture sont en adéquation avec la ligne éditoriale de cette maison d’édition qui nous propose toujours des ouvrages de grande qualité.
Jean-Hubert Gailliot est le cofondateur des éditions Tristam, il est l’auteur de nombreux romans dont Le soleil qui a reçu en 2014 le prix Wepler. Il nous propose avec Le pickpocket des Champs-Elysées un ouvrage qui mêle roman noir et étude de mœurs dans lequel il fait se croiser deux mondes qui normalement ne se croisent pas, celui des voyageurs et des bourgeois.
L’histoire se déroule au cours de l’été 1969. Skip tourne les pages d’un journal et s’arrête devant une petite annonce disant : "Perdu 16 juillet après-midi quartier Champs-Elysées, anneau argent avec inscription : Kateriner-6-5-9. Forte récompense. Répondre au journal qui transmettra".
Inutile pour lui de vérifier dans sa poche intérieure, cette alliance, c’est bien lui le pickpocket qui l’a subtilisée, flairant un bon coup après avoir été déçu de ne pas trouver de portefeuille ou de montre. Cette alliance était venue toute seule bien que cette manipulation soit parmi les plus difficiles pour un pickpocket comme lui. Et oui, lui l’ancien dealer trentenaire a changé d’activité pour devenir un pickpocket sévissant sur les Champs-Elysées.
Avec ce butin, Skip pourrait prétendre récupérer une belle somme d’argent. Mais il prend peur quand il s’aperçoit de l’identité de sa victime, un certain Grégoire Molyneux, un caïd des affaires et de la finance. Et que dire de Katerine, son épouse, dont le prénom est écrit sur cette alliance. D’habitude, Skip se contente de croiser ses victimes, il ne les suit pas. C’est pourtant ce qu’il a fait lorsqu’il a emboité le pas de Katerine. En épiant les Molyneux, il dérobe une partie de sa vie, quitte à révéler la sienne.
L’ouvrage est construit de façon originale, un peu comme sait si bien le faire aussi Bernard Quiriny que j’aime beaucoup, autour d’un livre à tiroirs. On suit l’histoire de Skip bien sûr mais aussi celle du riche Molyneux. Deux histoires qui s’entrechoquent, deux personnages qui normalement ne devraient pas se rencontrer sauf autour de cette alliance. Et autour de ces deux histoires se rajoutent celle d’un film de Chabrol, un film vu par la femme Molyneux qui est suivie par Skip.
Tout est écrit avec finesse dans ce livre, les dialogues, les portraits des personnages et les lieux racontés. L’auteur s’avère être un formidable conteur, doué d’une imagination débordante. L’ouvrage est un petit bijou de lecture qui me donne envie de lire d’autres ouvrages de cet auteur. Actions spéciales, son précédent sera bientôt dans ma liste de lecture. |