Comédie policière de Olivier Mag et Hugues Duquesne d'après un roman de Conan Doyle, adapation par Miren Pradier et Gwen Aduh, mise en scène par Gwen Aduh, avec Dominique Bastien, Henri Costa, Jean-Baptiste Darosey, Hugues Duquesne et Mathilde Mery.

Bien qu'annoncée comme une comédie policière "La Chienne des Baskerville" ne satisfait pas à ses codes conventionnels car déclinée dans le registre parodique ce qui ne saurait surprendre dès lors qu'elle est signée par le duo formé par les acteurs et humoristes Olivier Mag et Hugues Duquesne qui ont déjà commis l'hilarant pastiche du peplum "Ben Hur".

Et de surcroît quand la mise en scène est assurée par Gwen Aduh qui a sévi avec succès dans deux opus anglo-saxons, l'inoxydable "Les Faux British" qui ne décolle pas de l'affiche et "Le Gros diamant du Prince Ludwig", tous deux moliérisés respectivement en 2016 et 2018 au titre de la meilleure comédie.

Il en résulte une version décoiffante du roman policier à tonalité fantastique "Le Chien des Baskerville" de Conan Doyle relatant une nouvelle enquête de Sherlcok Holmes pour élucider les morts en série dans une riche famille aristocratique attribuée à un fatum canin.

Avec en sus l'adaptation opérée par Gwen Aduh et Miren Pradier, l'opus se présente comme un patchwork de genres et d'inspirations diverses et un festival de loufoquerie, non-sense et burlesque assortis de gags, de jeux de mots, divagations abracadabrantes, anachronismes, références allusives tant filmiques que théâtrales, et, en outre, proférations féministes et revendications inclusives, avec en sus deux épatants et entraînants tableaux musicaux dispensés en mode "chorus line".

Il constitue donc une formidable machine à jouer pour les comédiens qui ne boudent pas le plaisir du jeu et du sur-jeu dans une scénographie en bichromie noir/blanc atypique par la combinaison du décor de carton pâte au graphisme de ligne claire créé par le bédéiste Winschluss pour signifier les intérieurs et, pour les extérieurs de cette épique aventure dont les scènes horrifiques des exactions de la bête, le recours au théâtre d'ombres avec silhouettes découpées et jeux de mains en l'occurrence magistralement conçu par Philippe Beau et dispensé en direct.

Gwen Aduh dirige un quintet émérite. Avec pour les trois principaux protagonistes, en colocation rapprochée style "gay-friendly", Henri Costa en Sherlock fashion addict et Jean-Baptiste Darosey en docteur Watson relooké en dandy vibrionnant à la moustache dalienne, et Hugues Duquesne en édifiant rejeton fin de race.

Et pour camper tous les autres personnages qui interviennent avec des tonalités commedia dell'arte, Mathilde Mery et Dominique Bastien s'avèrent épatants fregolis pour les enchaîner à un rythme effréné.

Et cerise sur le gâteau un double dénouement : bien évidemment celui de la résolution de l'enquête conforme à la trame originale et celui inattendu ressortant au méta-théâtre.

Donc divertissement assuré.