A ceux qui chercheraient un livre référence sur l’histoire de l’Italie avant l’unité, voilà que vient d’être publié aux éditions Passés Composés un ouvrage qui devrait très largement répondre à leurs attentes. Cet ouvrage est celui d’un collectif de plus de 20 historiens dirigés par Jean Boutier, Sandro Landi et Jean-Claude Waquet.
Traiter de l’histoire de l’Italie semble compliquer lorsqu’il s’agit d’en donner des bornes chronologiques. Peut-on faire l’histoire de l’Italie avant 1861 ? C’est une question qui se pose à l‘historiographie italienne avec de réponses opposées selon les historiens. Parler de l’histoire de l’Italie ne pourrait être possible que dès lors que celle-ci a effectué son unité, c’est-à-dire en 1861 quand Royaumes et principautés se réunissent puis 1870 avec l’ajout des Etats du Pape.
L’ouvrage que nous proposent les éditions Passés Composés nous propose de traiter des l’histoire des Italies entre le 12ème et le 19ème siècle, une histoire du Moyen Age jusqu’à l’unification. Une histoire complexe est variée autour de grandes cités, de principautés, de petits royaumes aussi.
L’introduction de l’ouvrage explique parfaitement la volonté des auteurs, leur démarche historique. Déjà, le parcours du livre n’est pas chronologique car l’ouvrage et les auteurs préfèrent la diversité des échelles entre lesquelles l’Italie ne cessa, du 12ème au début du 19ème siècle, d’être écartelée.
S’intéresser à l’histoire des Italies durant cette période passe forcément par l’échelle locale et à l’interaction de communes, des cités-états, des diocèses, des paroisses et des Etats. L’ouvrage s’intéresse aux thématiques politiques, culturelles, religieuses et sociales.
L’ouvrage s’appuie sur une belle iconographie avec des documents en couleur sur un papier de qualité et de nombreuses cartes. L’ouvrage nécessite beaucoup de temps pour le lire, il est il faut l’avouer quand même plutôt exigeant et il ne me semble pas forcement adapté à tout public, sans être prétentieux.
C’est le premier ouvrage que je lis des éditions Passés Composés qui est à mon avis destiné à un public averti, des étudiants en Histoire, des enseignants ou vraiment des passionnés par l’Italie et son histoire. Ce n’est évidemment pas un défaut, c’est plutôt bien que certaines publications de cette maison d’édition aient l’ambition de proposer ce type d’ouvrages. C’est un ouvrage exigeant sur les notions qu’il traite (italianité, universalité, romanité), sur les enchevêtrements d’échelle au niveau du commerce et de l’espace.
En prenant son temps, en se perdant dans l’iconographie, on prend plaisir à se perdre dans ce temps des Italies qui au final nous montre le caractère pluriel de l’histoire italienne. On y voit bien sortir de cet ouvrage des Italies et non pas une Italie, comme autant d’auteurs et d’historiens qui cherchent les vérités sur cette histoire. |