Comédie écrite et mise en scène par Jean Céline Borel, avec Laura Piperel, Christophe Tanzilli Marie-Benoîte Soulié, Bruno Carvalho et Nicolas Nasciet.

Attention ! En entrant chez Laura et Bruno, personne ne risque d'attraper la joie de vivre... Laura (Laura Pipernel) est là, assise en tailleur dans son kimono rose fleur, en train de caler devant un puzzle.

Derrière elle, un canapé orange occupe presque solitaire la scène avec une autre chaise. Cela fait cinq qu'elle ne réussit pas à assembler les 223 pièces de son jeu de "patience" Cinq ans aussi que son mari, Bruno (Christophe Tanzilli) s'acharne sur Betty, en bleu de chauffe, le tournevis à la main.

Betty, pour ne rien arranger, est une machine à remonter le temps qui en fait perdre beaucoup à Bruno.

Dès qu'ils se partagent la scène, les noms d'oiseaux fusent et l'on constate d'emblée que l'auteur de la pièce, Jean-Céline Borel, sait tendre un dialogue et jouer avec les mots et les situations. On pourrait s'en tenir là, dans une ambiance qui rappelle le film de Jean-Louis Hubert, "Le Grand Chemin" avec Anémone et Richard Bohringer.

Mais, heureusement, aujourd'hui, c'est soirée fin du monde et la sonnette de l'appartement HLM va sonner trois fois, comme le facteur... Et cela pour la première fois depuis bien longtemps...Ce n'est pas fin du monde tous les jours..

Arriveront Myosotis (Marie-Benoîte Soulié), la voisine enceinte et rêveuse, le docteur Gilbert (Bruno Carvalho), leur psy qui a échappé aux zèbres rendus furieux par les circonstances et Frère Raymond (Nicolas Nasciet) qui expliquera lui-même la raison de sa présence.

A cinq, ils seront au complet pour poursuivre encore une bonne heure une pièce qui n'hésitera pas à aller dans tous les sens, même dans le bon. Bonne humeur et sourires garantis grâce à des acteurs formés au Cours Florent et jouant des personnages jamais caricaturaux.

Dans la seconde partie de "Puzzle", les pièces de la pièce vont se remettre en place et Laura et Bruno retrouver paradoxalement dans ce monde devenu noir un peu de leur lumière perdue. On découvrira alors deux acteurs pleins de finesse et avec plus d'une corde à leur arc.

C'est aussi le cas pour Jean-Céline Borel : déjà réalisateur de trois courts métrages, il est également l'auteur d'une autre pièce, "Les Oubliés", qu'on a pu voir aux Déchargeurs en janvier dernier.

On ne manquera pas de suivre tout ce petit monde talentueux.