En mars dernier, nous retrouvions avec un immense plaisir un ouvrage de Cormac McCarthy intitulé Le Passager. Seize ans après La route, l’auteur américain était de retour autour d’une histoire construite sur deux ouvrages, Le Passager et Stella Maris qui sort en ce mois de mai.
Après avoir donc lu la première partie de ce dyptique, je n’ai pas eu trop à attendre pour pouvoir me plonger dans le second volet qui se situe dix ans avant Le Passager, pour mieux éclairer les zones d’ombre présentes dans le premier volet.
L’histoire se déroule en 1972, à Black River Falls, dans le Wisconsin, autour d’Alicia Western, vingt ans, qui est admise à sa demande dans une unité psychiatrique. Au cours de neuf séances avec son thérapeute, elle nous livre les clés de son monde intérieur.
L’ouvrage contient donc les séances (neuf en tout comme autant de chapitres dans l’ouvrage) entre Alicia et le docteur Cohen où elle revient sur sa grand-mère qui l’a élevée, sur son mentor le mathématicien Alexandre Grothendieck et sur son histoire d’amour impossible avec son frère Bobby.
Ce qui est particulièrement fort dans les deux derniers ouvrages de McCarthy, c’est la manière dont il s’imbrique, dont ils se retrouvent à former un projet global, Stella Marris permettant de mieux comprendre encore Le Passager, sorti un mois avant. On a l’impression (est-ce une impression d’ailleurs ?) que Stella Maris nous raconte la même histoire que Le Passager mais d’une manière complètement différente.
Les deux ouvrages fonctionnent parfaitement ensemble et l’expérience de lecture des deux est magique, les deux couvertures des ouvrages sont superbes avec cet arbre en commun au milieu, des paysages différents et des personnages qui se tournent le dos ou se regardent en fonction du placement des deux livres.
Avec Le Passager et Stella Maris, Cormac McCarthy nous offre donc un formidable dyptique avec deux ouvrages totalement différents dans leur construction, deux conceptions de ce que peut être un roman qui nous prouvent une fois encore que l’Américain est un immense auteur. |