Monologue dramatique conçu et interprété par Esther Ebbo d'après l'ouvrage "Eloge du risque" d’Anne Dufourmantelle.
C'est avec une ardente conviction qu'Esther Ebbo s'est emparée de l'œuvre de la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle (1964 -2017).
En la lisant, elle a tout de suite été persuadée que la parole de cette femme, disparue prématurément, était si puissante qu'il fallait la faire connaître par la voie du théâtre.
Pour cela, elle a adapté pour la scène un des textes les plus connus d'Anne Dufourmantelle, "Eloge du risque" et en a tiré un seul-en-scène, "Au risque de la joie" où elle s'est attachée à montrer toute la beauté d'une pensée, certes complexe, mais concrète et sans narcissisme, tout au service des patients qu'elle soignait et pouvant aider par leur exemple ses lecteurs de ses précieuses réflexions.
Il faudra être attentif constamment pour profiter au maximum de cette belle association. Le jeu en vaut la chandelle : ce qu'Esther Ebbo transmet de la pensée d'Anne Dufourmantelle n'a rien à voir avec le verbiage creux des conseillers en psychologie qui pullulent dans les magazines.
Pour la plupart des spectateurs, ce sera sans doute l'occasion d'un premier contact avec la philosophe. Qu'importe si des choses leur échappent, Esther Ebbo leur ouvre la voie avec beaucoup d'énergie et de bienveillance. Elle rayonne dans ce carré où trône un magnifique double siège dit "confident", posé sur un tapis rassurant qui occupe tout l'espace ainsi défini. On la sent emportée par les mots d'Anne Duformantelle et son jeu autour de son canapé, entre lumière et pénombre, est d'une grande simplicité, d'un grand naturel, ponctué parfois de quelques accords de Debussy, de Montserrat Figueras ou d'elle-même.
Ce spectacle délicat et nécessaire séduira ceux qui aiment se recueillir loin du temps présent pour mieux en comprendre le sens. Ce qu'Esther Ebbo propose n'est rien d'autre qu'une méditation au cœur d'une œuvre majeure dans laquelle elle a su faire son miel. |