Comédie dramatique de Simon Grangeat, mise en scène de Laurent Fréchuret, avec Louise Bénichou et Alizée Durkheim-Marsaudon.
Tana qui est partie de chez elle avant même d'avoir seize ans a trouvé une place en apprentissage de couture. Là, grâce au soutien et à la gentillesse de sa patronne qui la loge en échange d'heures de travail à l'atelier, elle se découvre une passion pour la broderie.
A travers le travail manuel et le silence que requiert sa pratique, grâce également à l'amitié de sa meilleure amie Apolline qui vient la voir régulièrement, elle parviendra peu à peu à prendre confiance en elle et à s'affranchir d'une mère étouffante qui la paralysait.
Commande d'écriture de la Comédie de Saint-Etienne à l'auteur Simon Grangeat, "L'infâme" raconte une histoire d'émancipation à travers la découverte d'une vraie passion. Il témoigne aussi du parcours difficile de l'apprentissage d'un métier d'art et surtout parle d'un domaine peu montré au théâtre.
Admirablement dirigées par Laurent Fréchuret, Louise Bénichou et Alizée Durkheim-Marsaudon, formidables, montrent beaucoup de sincérité dans ce spectacle aussi prenant que singulier, créé pour être joué dans les classes de collèges et lycées et qui, élaboré en échange permanent avec les élèves lors de résidences, déploie une vraie proximité avec la salle.
Toute la gestuelle développée par Louise Bénichou, poignante, est envoûtante. Son personnage, tout en intériorité dont on suit la lente évolution, contraste avec celui joué par Alizée Durkheim-Marsaudon, spontanée à souhait et touchante. Elles forment toutes les deux un duo inoubliable.
Un spectacle elliptique riche de sens et fort en émotions qui marque indéniablement. Une très belle réussite.