Sur la boîte aux lettres de la maison Ardéchoise de Nicolas Paugam il y a écrit : la lumière est immense. Bien plus que le titre d’une de ses chansons, une sorte de mantra, une ligne de conduite, de vie. La délicatesse, son nouveau et sixième album (discographie chaudement recommandée, et ce disque est une excellente façon de découvrir son univers) regroupe et revisite quelques-uns de ses titres avec trois chansons inédites.
On y retrouve ce qui fait le sel de sa musique : une écriture, un phrasé et une signature vocale singulière (une voix comme un terrain de jeux), une sensibilité, une fragilité, la liberté et donc l’envie de ne pas forcément choisir les chemins pré-tracés, une façon de jouer avec les codes de la chanson française où le Brésil n’est jamais très loin (lui qui affectionne tant le tropicalisme et la MPB), le jazz, le rock non plus.
Chez lui il n’y a pas que les notes, les rythmes et les mélodies qui se déhanchent doucement, les mots également. Les textes parfois légers, parfois émouvants, parfois plus politiques ou surréalistes racontent l’amour, le père, l’enfance, la vie... tout cela avec beaucoup de poésie, de finesse et de subtilité.
Pour reparler de sa boîte aux lettres et de sa maison ouverte vers les paysages superbes du Haut-Vivarais il aurait très bien pu écrire dessus : "la lumière est possible" puisqu’il semble toujours célébrer l’ouverture vers les possibles justement.
Nicolas Paugam est une belle âme, une sorte d’homo faber, d’ouvrier qualifié de l’artisanat musical, avec ce que cela comporte de création avec ses propres mains, d’autonomie, de fierté de son travail, d’honnêteté, d’authenticité, de partage. Et nous sommes là avec lui, dans la chaleur de son foyer, et qu’est-ce que l’on est bien ! Superbe.
Nous revoilà avec des livres, du théâtre de la musique et bien sûr notre chaine Twitch sur laquelle vous retrouverez la MAG en direct dès ce vendredi ! Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.