Assez peu connu, André Caplet (né au Havre le 23 novembre 1878, mort à Neuilly-sur-Seine le 22 avril 1925) était pourtant un fin orchestrateur, chef d’orchestre (il sera notamment directeur musical au Théâtre de l’Odéon, chef d’orchestre puis directeur de la musique à l’Opéra de Boston, chef à l’opéra de Paris) et compositeur (Premier Grand Prix de Rome en 1901 avec sa cantate Myrrha).

Peu enregistré, peu joué, trop longtemps considéré comme un simple imitateur de Debussy (avec qui il avait noué des liens professionnels et humains forts) et amant de la grande danseuse Isadora Duncan (pour les cancans), il connait depuis quelques temps un regain d'intérêt, que ce disque vient également illustrer.

On retrouve dans ce disque : la Suite persane pour dixtuor à vent (1900), La chanson la plus charmante pour voix et ensemble (1900) "Viens ! une flûte invisible soupire" / Poème de Victor Hugo - Version orchestrée par le compositeur, Légende, poème symphonique pour ensemble avec saxophone principal (1903-1905), Les Prières pour voix, harpe et quatuor à cordes (1914-1917), Trois fables de La Fontaine pour voix et ensemble (1919), le Conte fantastique pour harpe et quatuor à cordes (1923) d’après Le Masque de la Mort rouge d’Edgar Allan Poe.

Ces différentes œuvres montrent son audace (dans l’instrumentation mais pas que), ses originalités, la fluidité de son langage, un aspect structurel facilement identifiable, le sens de l’architecture et le travail sur une harmonie claire, un "impressionnisme chrétien" pas si éloigné quelque part de Charles Tournemire.

L’Ensemble Musica Nigella sous la direction de Takénori Némoto se montre une nouvelle fois (Fauré le dramaturge, Chausson le littéraire, Ravel l’exotique, Poulenc l’espiègle...) un bien bel ambassadeur de cette musique.