Réalisé par Rabah Ameur-Zaimeche. France.
Thriller. 1h46 (Sortie 6 septembre 2023). Avec Régis Laroche, Philippe Petit, Marie Loustalot, Kenji Meunier, Salim Ameur-Zaimeche, Kamel Mezdour et Nassim Zazoui.
Pour son septième film, Rabah Ameur-Zaimeche est de retour en banlieue. Côté Clichy-sous-Bois, dans une cité appelée "Bois du Temple". L'auteur des "Histoires de Mandrin" s'intéresse à un "gang" de quadragénaires qui, eux aussi, vont s'attaquer à des puissants comme le bandit de la Complainte... En l'occurrence un Cheikh arabe qui pourrait sortir d'un album de Tintin, s'il n'était pas si mauvais joueur.
En effet, les petits gars de cité devenus des pères de famille turfistes ont flairé le coup parfait : voler l'argent venu en fraude en France pour alimenter les "dépenses artistiques" du roitelet richissime.
Mais l'amateur d'art moderne n'est pas beau joueur. Il n'aura de cesse de retrouver les titis banlieusards qui l'avaient pourtant détroussé sans haine et sans violence
"Le Gang du Bois du Temple" de Rabah Ameur Zaimeche est un thriller efficace malgré lui. On aurait aimé que les gaillards, toujours un peu voyous foufous comme dans leur jeunesse filmée par le même Rabah Ameur-Zaimeche, puissent profiter de leur magot attrapé sans penser à mal.
Certes, il n'y aurait pas eu de film, mais ces banlieusards bon enfants auraient joué tranquilles au Quarté et faire plaisir à leurs entourages, sans passer par la case habituelle de la prison.
Ce ne sera hélas pas le cas et tout ça sous le regard bonhomme de leur voisin, qu'on suppose ancien tireur d'élite ou ex-membre du Raid ou de l'Antigang. Il a tout compris, ce solitaire aux traits burinés. Il sera le héros solitaire qui vengera ces pauvres pieds-nickelés confrontés aux criminels porteurs de valises diplomatiques. Régis Laroche, l'un des acteurs fétiches du réalisateur, trouve là un rôle à sa mesure.
"Le Gang du Bois du Temple" de Rabah Ameur-Zaimeche se suit agréablement . Entre tiercé et méchoui, bavardage au café, on craint pour ce gang d'inconscients que le cinéaste sait faire parler banlieue sans qu'il y ait besoin d'en faire des caricatures.
Au contraire, on aime cette banlieue décrite à travers ses solidarités, cette banlieue où l'on est en compagnie d'adultes et pas de douze-quinze ans forcément en échec scolaire et vendeurs de drogues de plus en plus mortelles...
Dans un cinéma français, souvent aussi rempli de clichés qu' il se passe à l'ombre des tours ou en plein Saint-Germain des prés; le film de Rabah apporte de l'originalité et de la bienveillance.
Il faut se risquer à aller découvrir ce joli film caché dans un titre à la fois un peu trompeur et un peu mystérieux.
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