Entre deux week-ends pluvieux, la semaine affiche un soleil insolent. Les soirées se font douces, les beaux jours arrivent enfin.
A deux pas de l'ange de la bastille qui surplombe la place, et à deux enjambées de la rue de Lappe, repeuplée dès les premières chaleurs par de jeunes parisiens assoiffés (dans tous les sens du terme), c'est au café de la danse que se produit Mig, nouvelle sensation du monde trip hop français.
La première partie est assurée par Exsonvaldès.
Avec un nom pareil on peut s'attendre à tout, de l'alter mondialiste écolo au combo sponsorisé par un groupe pétrolier cherchant à réhabiliter son image.
Pourtant, renseignements pris, il s'agit d'un groupe de pop indé parisien sans grand rapport avec les événements que seuls les plus de vingt ans peuvent connaître. Mais ce soir, Simon, le chanteur guitariste, est l'unique représentant du groupe sur scène. Le jeune homme, guitare en bandoulière, distille un pop-folk de bon aloi. Le chant est forcément en anglais, et les mélodies accrocheuses.
Entracte
Lumières tamisées, lampes orientales et tapis au sol, le voyage commence avant même le début du concert.
Le trio grenoblois, constitué de Djazia Satour au chant, Mathieu Goust (batterie) et Piero Martin (basse), s'est enrichi d'un guitariste pour présenter sur scène son nouvel album Yamatna.
Avec deux disques à leur actif, ils défendent leur mélange fait de trip hop, de musique orientale, parfois pop, le tout agrémenté d'une pointe électro. Alternant le chant en anglais, français et arabe Djazia trouve un juste équilibre.
Sans tomber dans la caricature d'un côté comme de l'autre, le groupe sait imbriquer ses différentes influences. Si l'ensemble basse-batterie-guitare, est très trip hop, la voix avantageuse de Djazia porte des trémolos qui colorent l'ensemble.
Bien sûr, on pense à Morcheeba, Portishead et autres Massive Attack qui semblent des références évidentes. Mais les influences orientales sont bien présentes et la belle demoiselle, ne serait ce que par sa présence et prestance tout autant que par sa voix est là pour nous rappeler ses origines algériennes. Si bien que l'on n'a plus qu'à se laisser porter par cette étrange alchimie. Un peu comme si un vent chaud soufflait du sable dans un club londonien.
Le public, d'abord sagement assis, se lève à la demande de la chanteuse. Grand bien lui en prend, car les spectateurs se mettent presque instantanément à onduler sur le beat imposé par le duo exigeant basse-batterie.
Des bandes sons appuient l'ensemble. Qu'ils soient électro, sous forme de nappes synthés ou bien de chœurs ils ne sont jamais vains et ajoutent de la sophistication à l'ensemble.
Le dernier morceau, uniquement guitare-voix, est dédié à l'Algérie. Il est emprunt de nostalgie et Djazia offre à l'auditeur une émotion perceptible.
Mélange de sonorités et de genres, Mig a su non seulement se forger une identité, mais également réussit à la défendre sur scène.
|