"Le vent d’automne disperse les nuages
Oh ! à travers ces nuées transparentes
Qu’ils sont exquis les rayons de la lune"
Le vent d’automne - Sakyodaibu no Akisuke

"La beauté se trouve dans l’ambiguïté"
Noriko Baba

Le port du kimono n’est pas un hasard, ce disque nous emmène en un voyage extraordinaire vers le Japon. Extraordinaire pour deux raisons : pour l’extrême rareté de son programme de mélodies franco-japonaises et par la qualité de l’interprétation. Oui il n’est pas ordinaire, de pouvoir entendre Sakura Yokotcho de Sadao Bekku, Trois Wakas d’Henriette Puig-Roget, La Lune à La Fenêtre de Graciane Finzi, L’Ombre de Sarashina de Fabien Waksman, Ce monde de rosée de Claude Delvincourt, La Japonaise de Pauline Viardot, Cinq Wakas de Kaoli Ono et Karamatsu d’Hideo Kobayashi.

La poésie traverse ce disque, dans les wakas, dans les utas, dans les notes, les lignes mélodiques, dans les jeux degreat lumières, dans les mots d’Ono no Komachi, Sakanoue no Akikane, Kiyohara no Fukayabu, Saigyo, Choe Hoshi... Il y a dans ces œuvres le rejet d’une fausse évidence orientaliste (que l’on retrouve également dans le choix du répertoire), le refus d’une facilité mélodique ou rythmique, d’exprimer trop directement les sentiments (ce qui est très japonais dans l’esprit).

Beaucoup de finesse, de subtilité, de délicatesse et d’élégance, une large palette d’expressions dans ces interprétations données par la mezzo-soprano Brenda Poupard et le pianiste Jean-Michel Kim.

Un disque où se mêle l’audace et l’excellence, à découvrir absolument donc.