Jouer les suites de Bach, c’est grimper l’Everest pour mieux se retrouver face à soi-même.
Valérie Aimard est une personnalité et c’est cette personnalité que l’on retrouve dans son interprétation de ces suites, cette affirmation métissée de poésie, une flamboyance retenue, sa vérité, son sens du phrasé, ses recherches sonores (des choix assumés comme de garder le même instrument (un Grancino de 1694 avec un archet de Joseph Henry datant de 1850) tout au long de l’intégrale, de ne pas accorder le violoncelle sur la corde de sol pour la cinquième suite et de ne pas utiliser de violoncelle à cinq cordes pour la sixième suite.
"Les suites sont à la fois un monde très absolu et complètement libre". C’est cette liberté, avec un respect du texte que la violoncelliste a épousé.
Serait-il exagéré de percevoir, de retrouver ici ses qualités de mime ? L'expression du geste (très bien représenté par les photos de Steve Murez), de la respiration, de la "liberté dans le mouvement et l’expression", de l’imaginaire. Simplement, Valérie Aimard nous offre dans ce disque sa plus belle nudité musicale. Du premier coup d’archet jusqu’aux ultimes résonnances de l’église Notre-Dame d’Halsou.
Coup de froid sur le pays, tant en terme de météo que de politique. Réchauffons nos petits coeurs avec de la musique, des livres du théâtre et la MAG#90...
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