Réalisé par Samantha Jayne et Arturo Perez Jr. Comédie. Policier. 1h45 (Sortie 10 janvier 2024). Avec Reneé Rapp, Angourie Rice, Christopher Briney et Tina Fey.
Une partie du titre du film, celle en français, devrait avoir sur certains un "effet madeleine de Proust"... Eh oui, à l'époque où ils étaient munis d'appareils dentaires et pas encore équipés de portables, ils sont allés voir un film contant la même histoire, celle d'une jeune blonde américaine, Cady Heron, en provenance du Kenya projetée dans un univers plus hostile qu'une jungle africaine : un lycée étasunien.
Pour survivre, elle ne pourra compter que sur sa plastique et jouer les pimbêches à socquettes blanches et à forte poitrine pour éloigner les fauves de toutes sortes
Ce film, ils l'on vu il y a vingt ans déjà. Il était signé Mark Waters et surtout interprété par Lindsay Lohan qui promettait beaucoup et a surtout tenu grâce à ses frasques extra-cinématographiques.
Ils se souviennent sans doute que cette "Lolita malgré moi" appartenait à un genre bien fourni, celui des "teen movies" ou le scato et le sexy se faisaient souvent la courte échelle, comme dans la série "American pie".
En 2024, on n'est plus en 2002 et le filon du genre s'est malheureusement épuisé. Dans ce remake, toujours écrit par Tina Fey qui joue aussi toujours une prof, il a fallu s'adapter à l'époque actuelle.
Et bien sûr aux règles non écrites de "Me Too". Des lors, par exemple, les "sportifs" et leurs propos salaces sur les filles avec qui ils pensent pouvoir "coucher" (comme on osait dire en ces temps lointains) ont perdu de leur superbe. D'ailleurs, il n'y aura pas un personnage de footballeur américain déblatérant sur les meilleurs (censuré !) possibles ou traitant les héroïnes de (censuré !)...
En revanche, on découvrira que les collèges et les facs sont désormais "gay friendly... et mixtes racialement et socialement ce qui n'était pas le cas dans les années 1990-2000 où l'on était dans l'entre soi , celui des "petits blancs friqués". Mieux encore, le rap, le slam et le hip-hop ont droit de cité et surtout tout le monde chante !
Notamment la terreur blonde qui va servir de référence à la nouvelle (Angourie Rice) débarquant d'Afrique. Elle s'appelle Reneé Rapp et chantera, avec son accent aigu sur le dernier "e" de son prénom, à l'Olympia début février 2024. Qu'on se le dise ! Et qu'on aille s'en tarder se distraire en voyant ce film annonçant, on l'espère, le retour en grâce des "teen movies".
"Mean Girls, Lolita malgré moi" de Samantha Jayne et Arthur Perez Jr réussit parfaitement à respecter le cahier des charges rénové des films pour grands ados. On ne peut pas dire qu'il ait beaucoup d'autres ambitions. Qu'importe, il faut admettre que l'on n'a pas le temps de penser à autre chose car le film a le rythme dans la peau et
l'on souhaitera à Angourie Rice une célébrité moins tumultueuse que celle de Lindsay Lohan. |