Amateur de longue chevauchée fantastique où les guitares s'entremêlent à la basse et à la rythmique hypnotique de la batterie, sois le bienvenu. Cet album de Karkara va t’emmener tellement loin, que je te conseille de prendre de quoi vivre cette aventure.

All is Dust n’est pas qu’un album, c’est un conte moderne, une quête qui nous est relatée et que nous découvrons, pas à pas. 6 pour être précis. Mais 6 longues foulées, chevauchées hallucinatoires.

C’est l’histoire d’un homme et de ses compagnons qui, dans une époque peut-être pas si lointaine et post-apocalyptique, se retrouvent démunis, face à l’épuisement des ressources et de la société telle que nous la connaissons.

Il tente de sortir de sa condition et, apprend-on, suite à une vision, décide de trahir ses contemporains et part dans une quête effrénée à la recherche d’un eldorado : Anthropia. Ville légendaire et épargnée.

C’est cette histoire et sa chute cruelle qui nous est contée par Karim Rihani (guitare et chant), Hugo Olive (basse et synthé) et Maxime Marouani (batterie et chant) au sein de Karkara.

On retrouve pour étoffer leur son, déjà riche en effets, Jérôme Bievelot au saxophone (sur "The Chase", titre qui a fait l’objet d’un clip) et Simon Barrière à la trompette (sur le titre "All is Dust").

Une histoire contée avec fougue, où on retrouve autant des guitares folles s’embarquant dans de folles chevauchées que des titres plongeant vers le stoner le plus lourd ("On Edge"). Le psychédélique n’est jamais loin et "Moonshiner" en fournit une parfaite illustration.

Karkara revendiquant King Gizzard ou King Crimson comme influences nous plonge dans un univers cinématographique et l’apport d’Olivier Cussac (The Slift notamment) pour l’enregistrement et le mastering, connu pour être aussi auteur de musique de film va renforcer cette sensation.

Je me suis littéralement laissé happer par cette quête qui, comme le titre de l’album le laisse entendre, va avoir une fin si ce n’est tragique, en tout cas résonnant comme une quête inachevée et que notre héros va devoir continuer (est-ce la place pour une suite ?).

La pochette est superbe, réalisée par Dead Flag Studios et l’album est accompagné par le livre de Samäle, écrit par Maxime Marouani et traduit par Caliopi Carcanica.

Karkara, qui a déjà à son actif plus de 100 concerts, qui a été sélectionné comme régionaux des Inouïes du Printemps de Bourges 2022 va ouvrir pour Slift en avril au Luxembourg, Zurich et Lyon les 3, 4 et 5 avant de faire leur release party le 6 avril à la Mécanique Ondulatoire à Paris.

Il y a fort à parier que leur show va être totalement hallucinant.