Voilà l’un des livres que j’attendais avec la plus grande impatience depuis que j’ai eu connaissance de sa sortie. Ce livre, c’est le nouveau roman de Benjamin Fogel, un auteur que l’on apprécie particulièrement sur Froggy's Delight.

Benjamin Fogel s’est fait remarquer avec La transparence selon Irina, un premier roman noir dystopique nous mettant en garde contre les dangers de la servitude numérique. Deux ans plus tard en 2021, il nous propose un deuxième ouvrage Le silence de Manon qui abordait la question du "bruit" permanent des réseaux sociaux et le cyberharcèlement.

En ce début de mois de mars, il nous propose maintenant le troisième volet de sa trilogie avec L’absence selon Camille, une trilogie dont les trois volumes peuvent être lus séparément. Evidemment, je vous invite très fortement à lire les deux premiers ouvrages qui sont sortis au format poche dans la collection Rivages.

L’ouvrage nous embarque en 2060 quand le précédent nous propulsait en 2025. Un slogan apparaît sur les murs de paris disant "Malgré la transparence, on vous ment". Ces graffitis et ce slogan inquiète les forces de l’ordre parisienne. On retrouve Sebastien Mille, policier à la retraite et désormais bénévole, ainsi que sa fille, la commissaire Holly Mille, qui va enquêter sur cette affaire.

Leonard Parvel, 13 ans, est persuadé que son père disparu est membre des Obscuranets, mouvement révolutionnaire qui lutte contre la prolifération du virtuel. Il participe à des actions insurrectionnelles dans l’espoir de retrouver sa trace. Mais bientôt, la révélation d’un scandale d’Etat par les Obscuranets marque le début d’une période d’instabilité politique, dont François Lefebvre, candidat à l’élection présidentielle et pourfendeur du concept de vie privée, pourrait bien tirer parti. Le compte à rebours est lancé pour Sebastien et Holly Mille, qui doivent museler les perturbateurs et arrêter le leader.

Bon ben n’y allons pas par quatre chemins, j’ai encore pris une énorme claque en lisant ce livre, ébloui par la maîtrise de la narration et l’histoire que l’auteur nous raconte. Une fois encore, Benjamin nous propose, dans la continuité des deux précédents ouvrages, un ouvrage d’une intelligence rare qui nous fait beaucoup réfléchir sur nos sociétés et ses dérives.

L’ouvrage a la dimension d’un thriller (on a du mal à le quitter une fois plongé dedans), la finesse d’une analyse sociale des mœurs de nos sociétés tout en y ajoutant la dimension politique, très présente aussi dans le livre.

La construction narrative s’appuie sur de nombreux personnages que l’on suit individuellement au fil des chapitres qui s’enchaînent. Une fois encore le récit choral fonctionne parfaitement, d’autant plus quand il est maîtrisé comme ici. Complexe, dense mais totalement maîtrisé, cette construction dévoile des liens entre les personnages, des relations cohérentes avec les ouvrages précédents aussi. Benjamin Fogel parvient à nous proposer une superbe intrigue policière.

Encore une fois bluffant, ce nouvel ouvrage de Benjamin Fogel est une totale réussite à tous les niveaux. Il confirme les grandes qualités d’écriture de son auteur, son imagination débordante pour nous proposer ce genre de dystopie qui nécessite en amont un gros travail pour arriver à construire un futur réaliste très perturbant quand on y réfléchit.

Alors foncez sur cette trilogie, à lire dans l’ordre de préférence pour découvrir cet auteur passionnant qui n'a de cesse de nous émerveiller par ses écrits.