Texte de Boris Vian mis en scène par Georgina Ridealgh et Jonathan Perrein avec Guillaume Barre et Jonathan Perrein
Sans esbroufe et avec une grande sincérité, "Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" offre une vision théâtrale et poétique des textes du grand Boris Vian qu'on avait jamais abordés de cette façon.
Pas d'effets faciles ici mais une recherche constante de la vérité des mots pour faire ressortir, outre la cocasserie de l'auteur, également toute son insondable gravité.
Tandis que Guillaume Barre caresse avec douceur les cordes de sa guitare, Jonathan Perrein fait entendre avec acuité des textes, certains connus et d'autres beaucoup moins, dans lesquels les deux compères, dans une merveilleuse et évidente complicité, font passer énormément d'émotions. C'est évidemment drôle mais pas seulement...
Le spectacle se permet de prendre son temps, se fait parfois contemplatif comme pour mettre encore mieux en valeur les interrogations existentielles de l'auteur de "L'Ecume des jours". Cette intimité est infiniment touchante.
En proposant de nombreuses tonalités, les deux artistes rendent parfaitement hommage à l'esprit vif et iconoclaste de Boris Vian. C'est la même chose pour la musique surprenante qui va du folk à l'électro.
On apprécie la mise en scène d'une grande précision de Georgina Ridealgh et Jonathan Perrein pour orchestrer comme il se doit ce dialogue à deux voix qui fait résonner intensément les questions du pataphysicien Vian, fidèle à l'inspiration d'Alfred Jarry.
Un vrai joli moment de poésie et un spectacle exigeant d'une originalité folle qu'il faut absolument aller découvrir.
|