"If there is no struggle, there is no progress." Frederick Douglass

"You want the crops without the plow
You want the rain without the thunder
You want the ocean without the roar of its waters
Can’t have the sun without the heat
Nothing that I say hasn’t been said before
Nothing that I feel hasn’t been felt before
These wounds are so old
These wounds are so old
These wounds are so old
These wounds"

La musique de Leyla McCalla est comme un arbre. Ses racines s’enfonçant de plus en plus loin dans la terre profonde d’une musique de la diaspora africaine (du jazz à l’afrobeat en passant par les musiques éthiopiennes et haïtiennes, le désert blues, le tropicalisme, le folk...), le tronc solide, fier, revendicateur, les branches, les feuilles répondant à l’appel de la lumière. Et pas de lumière sans ténèbres (pas d’océan sans le rugissement de ses eaux, pas de soleil sans la chaleur), sans affirmation justement de ses racines, de son identité culturelle. Pas de libération sans transformation.

Sun without the heat est une référence explicite à Frederick Douglass mais il s’inspire également d’Adrienne Maree Brown, d’Alexis Pauline Gumbs, de Susan Raffo ou d’Octavia Butler.

La chanteuse (et violoncelliste et guitariste) a enregistré ce disque en quelques jours, avec Nahum Zdybel à la guitare, Shawn Myers aux percussions, Pete Olynciw à la basse électrique et au piano, Maryam Qudus aux claviers, comme voulant saisir l’instant (et ses différentes dynamiques, la chanson "Tree" (et l’enchaînement avec "Sun without the heat") en est un parfait exemple).

Ce quelque chose entre profondeur et légèreté. Et tout ce très beau disque tient là-dessus, entre chansons optimistes et d’autres plus sombres. Parce qu’un changement est toujours possible...