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Melmac  (Ronda)  mars 2006

Sombre, le deuxième album de Melmac, sobrement intitulé Melmac, l'est certainement. Le duo des frères Reverter nous offre là, plus de deux ans après Les secours arrivent et prennent le relais, son premier album (Ronda, mai 2003), un joyau de musique électronique, aux ambiances pesantes, aux couleurs profondes - qui ne brille certes pas par la joie de vivre qu'il dégage, quoiqu'il ait le bon goût de ne jamais sombrer dans le malsain ou le sordide. Sombre, tout simplement. Comme un belle ambiance de fin de journée, une fausse clarté hivernale.

Quelque part du côté d'une certaine abstraction musicale, le groupe sait tisser à merveilles de longues plages de sonorités intrigantes et évocatrices, avant d'y laisser planer, étirés, de lents et beaux arpèges de guitares, ou d'y faire naître un rythme de basse, quelques percussions, jusqu'à l'entêtement ; il sait crever d'échos et de résonances ses propres décors, éventrant la toile de fond patiemment peinte, pour y creuser un double-fond impossible ; il sait, surtout, se donner le temps - celui d'une certaine méditation, contemplative-introspective, une union du dedans et du dehors.

Pourtant, on est loin ici de l'atmosphère unique, de la simple apesanteur facile, satisfaite d'elle-même jusqu'à se complaire dans sa propre contemplation. Les paysages de Melmac sont complexes, changeants, se superposent en une topographie démente, insaisissable. D'un monde à l'autre, sans cesse, se découvriront au fil de l'album une richesse et une variété bienvenues, qu'il aurait été difficile de prédire dès l'abord.

Les titres de l'album n'en sont pas. De simples numéros : de I.2 à IX.2. Comme si l'exercice du titre était futile, comme s'il risquait, par la direction qu'il donnerait à l'écoute, d'en fausser le jeu, d'introduire entre l'auditeur et la musique, la musique elle-même, un interstice, si petit fut-il, qui nuirait à la relation.

Cette absence de titre rend d'ailleurs difficile à appréhender les quelques voix qui planent, rares et discrètes, aux détours de quelques pistes. Elles aussi font partie de la musique. Elles ne s'en détachent pas, n'en livrent pas le fond, ne la relègue pas au statut d'accompagnement. Elles y planent, elles aussi sombres, dans un monde d'ombres, obscurément lourdes de sens - mais d'un sens qu'il reste à donner, à chaque écoute.

L'album se clôt se IX.2, pièce difficile qui risque d'en dérouter plus d'un. A commencer par sa durée : plus de 34 minutes. Après une "introduction" en parfaite continuité avec le reste de l'album, hantée par un chant lointain, inarticulé, le duo entame une longue et âpre descente dans la profondeur sonore elle-même. Les amateurs de Justyn Broadrick & consorts, ceux qu'une musique faite des drones les plus compressés ne rebute pas, se retrouveront peut-être en terrain familier. Les autres risquent bien de ne percevoir qu'une demi-heure de bruit, plus soporifique qu'hypnotique.

Mais si ce dernier mouvement, par sa forme, cet interminable vide, d'une densité éprouvante, diffère bien des autres morceaux de l'album, il est surtout l'aboutissement d'une certaine logique du dépouillement et de l'abstraction, d'un rapport particulier à la durée. La méditation à laquelle convie Melmac trouve ici une expression particulièrement forte, dépouillée de tout groove, de tout tempo. Rien que le son, pur, brut, en oscillations coulées.

Resterait à se demander si ce dernier mouvement est, dans cette direction, l'avancée ultime, au-delà de laquelle Melmac n'ira pas (mais jusqu'à laquelle il devait aller – comme parfois on doit aller jusqu'au bout), ou son premier pas vers de nouveaux horizons musicaux. Ce deuxième album ne contient pas la réponse ; mais, soulevant la question, il donne à penser que Melmac n'y a pas dit son dernier mot, et laisse espérer d'autres albums, que l'on attend avec impatience.

 

En savoir plus :

Le site officiel de Melmac


Cédric Chort         
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Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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