Voilà déjà l'un de mes coups de cœur de cette rentrée littéraire avec le roman le plus audacieux que j'ai lu cet été. Et c'est l’américain Justin Torres qui nous le propose, auteur que l'on retrouvera à Paris à la fin du mois de septembre pour la promotion de ce second roman.
Blackouts, cette petite merveille de lecture a impressionné l'Amérique et devrait connaître le même succès chez nous. Il a remporté le prestigieux prix du National Book Award en 2024. Et une fois encore ce sont les éditions de l'Olivier qui ont l'honneur de nous le proposer dans une traduction française faite par Laetitia Devaux.
Le narrateur arrive dans un lieu mystérieux, une résidence située en plein désert et abritant une grande communauté queer. Il y retrouve Juan, personnage charismatique, plus agé et fascinant. Une amitié inaltérable est née entre les deux hommes quelques années auparavant, dans un hopital psychiatrique.
Blackouts est l'histoire d'une promesse. Juan confie à son complice une mission : poursuivre ses recherches sur Juan Gay, une anthropologue, oblitérée par la mémoire collective qui a vu son travail pionnier bafoué en des temps obscurs pas si lointains (le début du 20ème siècle) où l’homosexualité était considérée comme une maladie.
Blackouts est une véritable expérience de lecture, un livre particulièrement original dans sa construction et sa mise en page. On y trouve des textes effacés, des polices d'écriture différentes et de nombreuses illustrations (des photos, des extraits d'article, des images ou des dessins).
Avec son ouvrage, l’auteur nous raconte l’horreur homophobe du siècle précédent au travers du destins de nombreux homosexuels souvent frappés par le mépris de nos sociétés, parfois persécutés par des gens qui les considéraient comme des êtres affreux, de véritables monstres.
Avec cet ouvrage, et son originale construction avec des confessions, des rapports médicaux, des photos aussi, l’auteur amène de la poésie sur un sujet grave, dans une période pas si lointaine de nous qui discriminait les homosexuels, par bêtise bien sûr mais aussi par méchanceté. |