Spectacle de Anthony Michineau mis en scène par Julien Alluguette avec Nicolas Martinez, Guillaume Bouchède, Anthony Michineau, Julien Crampon, Stéphanie Caillol, Axelle Dodier.
1942. C'est l'inventaire dans le dépôt de tissus de Raymond Martineau du 11ème arrondissement parisien. Il y a là sa femme Yvette, sa fille Paulette et les deux employés : Louis, ancien instituteur, et le jeune Joseph. Quand soudain des coups résonnent à la porte : il s'agit d'un milicien à la recherche de juifs enfuis dans le quartier.
Voilà une pièce qui ne laissera personne indifférent et restera certainement gravée en chacun des spectateurs tant elle est percutante et universelle. La qualité du texte d'Anthony Michineau, tout en finesse, est de monter en puissance au fur et à mesure pour finir en apothéose.
Sans manichéisme, elle montre la réalité d'une époque et les petits accommodements que chacun fait avec la vérité, faisant évoluer des personnages montrés dans toute leur complexité dans ce huis-clos anxiogène. Elle offre de plus de belles scènes d'ensemble et de superbes monologues à des comédiens époustouflants qui tiennent avec maestria cette histoire déchirante.
Délicatement dirigés par Julien Aluguette, tous sont parfaits de justesse : Stéphanie Caillol est la mère aussi digne que forte. Axelle Dodier est une émouvante Paulette. Guillaume Bouchède incarne Raymond avec toute son humanité et sa faconde, faisant parfois penser à Raimu. Anthony Michineau et Julien Crampon sont tout aussi convaincants. Enfin, Nicolas Martinez, grandiose, est glaçant dans le rôle du milicien, montrant toute l'étendue de son talent.
Les Marchands d'étoiles est une pièce magistrale et indispensable qui laisse K.O. Il ne faut en aucun cas la rater ! |