Vanessa Wagner et Wilhem Latchoumia semblent fait l’un pour l’autre, musicalement s’entend. Et cela dure depuis quelque temps maintenant, une dizaine d’années et déjà un disque ensemble : This is America ! (2021, La Dolce Volta). Leur jeu s’harmonise parfaitement. Naturellement, tous deux sont de magnifiques instrumentistes mais il y a chez le pianiste quelque chose de l’ordre de la poésie, une lumière, un sens du rythme, du groove, chez Vanessa Wagner des couleurs, une limpidité dans le jeu, une envie d’aborder des répertoires différents.

Ensemble dans ce disque consacré à Erik Satie (Manière de commencement, première gymnopédie), Maurice Ravel (La valse, Sites auriculaires : Habanera), Debussy (Lindaraja, La mer, Prélude à l’après-midi d’un faune), ils conjuguent une nouvelle fois leurs talents et construisent une interprétation, dans de fines transcriptions, pleine d’émotion, de flamboyance, d’introspection également, où le plaisir de jouer ensemble est évident. Wagner et Latchoumia travaillent le son, sans vouloir forcément sonner comme un orchestre, cherchent des alliages, des sonorités, des dynamiques, font rimer densité et luminosité, (le Prélude à l’après-midi d’un faune (le sommet de ce disque avec La valse) ou la première gymnopédie).

Une belle réussite.