Drinking Songs Live 20 Years On
(Ici, d'ailleurs) novembre 2024
Pour être tout à fait honnête, cela fait bien longtemps que je n’avais
pas écouté le Drinking Songs de Matt Elliott, un album qui fête ses 20 ans et qui signait à l’époque l’entrée remarquable de Matt Elliott
dans sa période post The Third Eye Foundation.
En ce mois de novembre 2024 sort donc ce Drinking Dongs Live 20 Years
On et comme son nom le suggère, il s'agit d'une relecture de ce disque
dans son intégralité en version live. Et quel live !
Mais reparlons de cet album original. Des chansons parfois longues,
parfois plus courtes qui portent en elle un spleen comme il est rare
d'en croiser. Attention, ces Drinking Songs ne sont pas des chansons
paillardes de marins à la soif inextinguible. Non. Ce sont des
chansons empreintes de mélancolie et de douceur, de noirceur et de
beauté.
20 ans plus tard et en trio, Matt Elliott nous livre, en compagnie de
Barbara Dang au piano et Anne-Elisabeth de Cologne à la contrebasse,
une version sublime de cet album. Tout y est "mieux" et "plus" : des versions plus longues, une production plus aboutie, un son plus "ouvert" nous offrent une immersion dans ces 7 titres qui ne
manqueront pas de nous donner la chair de poule. 7 titres qui en
réalité en sont d’ailleurs 8 sur l’album d’origine mais sur cette
nouvelle version, les 2 premiers ("C.F. Bundy" et "Trying to Explain")
ont été fusionnés dans un seul morceau sublime de 16 minutes en
ouverture de l’album.
"The Kursk" qui gagne 5 minutes (et passe de 11 à 16) est toujours
aussi hypnotique et émouvant dans son dépouillement et son économie de
mots ("It's cold I'm afraid, It's been like this for a day, The water is
rising and slowly, We're dying, We won't see a light again" sont les
seuls mots de ce morceau).
Les "complaintes" de Matt Elliott sur ce Drinking Songs sont peut-être
une des plus belles choses que l’on aura entendu cette année et même
si "The Maid We Messed" n’est pas aussi transformé que les autres
titres (c’est un morceau plus "électro" qui porte l’ADN de The Third
Eye Foundation), on se retrouve avec un album ultra cohérent à écouter
d’une seule traite et en boucle. C’est beau, c’est envoûtant et émouvant.
Un disque parfait pour nous accompagner dans l’hiver, dans la
tristesse de ce monde et qui saura panser nos plaies du quotidien
plus sûrement que le plus doux des bisous magiques et le plus chaud
des Monts d’Or. C’est dire !