French Manhattan
(Tadam Records / Wiseband) novembre 2024
L’Ambulancier, aka Palem Candillier (So What The Sun, Les Reines du Baal) vient d’arrêter son ambulance devant chez nous. Et ce n’est pas qu’une image. Commençons une fois n’est PAS coutume par la description de la pochettes de ce premier album. L’artiste qui ne fait rien comme les autres vient de sortir un album dont la pochette est une maquette d'ambulance et là déjà, j’avoue que j’ai été happé.
Pour moi, L'Ambulancier fait partie des ces artistes avec une empreinte sonore bien à lui, qui permet de l’identifier immédiatement. J'ai adoré son premier EP. J’attendais avec impatience l’album et il a mis le temps : deux ans d’écriture, d’enregistrement et de production. L’album est réalisé par Hugo Cechosz (Eiffel, Bernard Lavilliers, Gurl).
Nous avons pu suivre l’évolution sur sa page Instagram et avec les petites cartes postales qu’il envoie aux personnes inscrites sur la liste de diffusion. De vraies cartes postales, écrites à la main et rien que pour ça c’est absolument génial : de l’artisanat comme je l’aime.
Musicalement, voilà comment celui qui est devenu L’Ambulancier suite à son achat d’une chemise d’ambulancier américain dans une friperie du sud se décrit : "John Carpenter qui rencontre Alain Souchon dans la planque des Tortues Ninja, sous les pavés d’un New-York qui parle français”.
Tout est dit. L'Ambulancier est une plume, une vraie, qui raconte des histoires, chaque titre est un scénario qui nous entraîne dans son French Manhattan. Lui qui a écrit deux ouvrages sur les albums In Utero de Nirvana et l’album blanc des Beatles (chez Densité / Discogonie) sait utiliser les mots !
Il nous entraîne dans 10 histoires et comme il y en a un peu plus, il l'a mis aussi et nous offre ainsi 15 titres live ou avec des invités ("Donatello" et son feat avec Peter Lorne). C’est un rock synthétique associant musique organique à une musique électronique. Un rock en français, taillé pour la scène assurément. Il nous entraîne dans son ambulance, la nuit, l’autoradio envoyant des refrains entêtants ("L'Ambulancier", "Patinage" ou "Donatello" parmi mes préférés).
Il a voulu nous proposer un thriller sentimental (sic) et c’est réussi, on passe d’une histoire d’amour ("Panne Sèche") à une prophétie nucléaire ("Ocre", "Cheat Code").
Je t’ai dit qu’il aimait écrire et le faisait très bien. Il est aussi très doué pour nous proposer des clips de qualité.
"La Ligne de Partage" entre la nuit et le levé du jour dans un Manhattan idéalisé et sous le brouillard. Un album taillé pour la route au petit matin (oui, c’est du vécu).
C’est l’album français de cette fin d’année qui sera sous le sapin ou la hotte du gros bonhomme rouge de tous ceux qui aime la bonne musique et les textes taillés au cordeau.