The Day Lady Rachel Died
(Autoproduction) novembre 2024
J’étais passé à côté de Sacha Gordon lors de la sortie de son premier
EP (mini album même) intitulé Goodbye Babyblue.
Alors je l’ai écouté et on y trouve 8 titres plutôt bien foutus qui
oscillent entre pop, rock à papa (ce n’est pas du tout péjoratif, écouter le très classe "Goodbye Babyblue" et ses arrangements très
60’s) et surtout musique inclassable comme cet "Interlude sidérale" qui porte bien son nom.
On retrouve aussi des choses que l’on pourrait
comparer comme il est d’ailleurs suggérer dans sa bio à un mix entre
Andrea Laszlo de Simone pour le côté faussement vintage et
cinématographique et Nick Cave pour cette espèce de gravité de crooner
sur certaines intonations comme sur l’excellent "Facking love
together". Bref, un bon premier EP.
Mais le deuxième, dont il est question dans cette chronique est encore
au-delà du bon. Sacha Gordon s’est adjoint sur ce The Day Lady Rachel Died un
orchestre nommé The Weird Orchestra. Accordéon, violon et orgues au
programme pour des chansons hors d’âge, voire hors du temps.
Si on retrouve les ingrédients du premier EP, il y a ici une forme de
gravité supplémentaire dans l’usage du violon notamment mais aussi de
la voix, qui se fait plus noire et le duo du titre introductif avec
une voix féminine (prénommée Alice) est absolument superbe ("Out of
the blue"). On y retrouve des réminiscences de Leonard Cohen mais
avec un orchestre un peu dark qui fait parfois penser à The
Walkabouts, on pourrait croire à la BO de la série Carnivàle (La
Caravane de l’étrange en français).
C’est que le garçon aime aussi les ambiances cinématographiques et
entouré de ce Weird Orchestra, il s’en ait donné à coeur joie. Le clip de "The Day Lady Rachel Died" est une illustration parfaite
des ambiances que peuvent évoquer les chansons de Sacha Gordon, hors
du temps, oniriques mais bien pourtant bien réelles.
il y a encore plus cette idée de décalage temporel, comme si les
chansons venaient d’une autre époque tout en étant résolument moderne
(encore une fois la comparaison avec Andrea Laszlo de Simone tombe à pic).
On oscille tout au long de cet EP entre chanson baroque, folk noire
dans un univers que l’on imagine assez onirique (on devine parfois
aussi quelque chose de foutraque à la Michael Wookey). C’est
remarquablement bien fait et très accrocheur. Même la reprise de The Brian
Jonestown Massacre ("(David Bowie, I love you) since I was 6") est
parfaitement à sa place dans l’univers de Sacha Gordon (encore une
fois dans un duo qui fait des merveilles).
Une découverte enthousiasmante que celle de ce parisien Sacha Gordon.
Vivement la suite et longue vie au Weird Orchestra !