Une fois n’est pas coutume, les éditions Sonatine nous proposent un ouvrage qui n’est ni un polar ni un thriller mais un recueil de critiques concernant le cinéma de Pauline Kael. Née en Californie en 1919, Pauline Kael était connue pour son activité de critique de cinéma dans le prestigieux magazine The New Yorker. Pour ses contemporains, c'était l'une des critiques les plus influentes qui a su réinventer le genre. Fille d'immigrés polonais, Pauline Kael est née dans une ferme, mais a rapidement quitté sa ville natale pour San Francisco. Elle abandonne ses études à l'université de Berkeley pour suivre un groupe d'artistes à New York.
Lorsqu'elle retourne à San Francisco, elle écrit des pièces de théâtre, réalise des films expérimentaux et occupe divers petits boulots pour subvenir à ses besoins. C'est alors qu'un rédacteur du magazine City Lights lui propose d'écrire des critiques de films : c'est le début de sa carrière. Tout au long de sa vie, Pauline Kael a reçu des prix pour son travail de critique de cinéma. Elle décède en 2001, à 82 ans, atteinte de la maladie de Parkinson.
Avec cet ouvrage, à la couverture particulièrement réussie, les éditions Sonatine nous proposent donc les textes de la plus célèbre, la plus acerbe et la plus jubilatoire des critiques américains, réunis pour la première fois en un seul volume.
Pauline Kael (1919-2001) est certainement la critique de cinéma la plus célèbre et la plus controversée des États-Unis. Pendant près de quatre décennies, principalement dans les pages du New Yorker, elle a fait – et défait – les réputations de bon nombre de metteurs en scène et acteurs. Elle fut en particulier l’un des principaux artisans à la fin des années 1960 de la promotion d’un certain cinéma européen (celui de Jean-Luc Godard, de Bernardo Bertolucci…) puis de l’émergence des cinéastes du Nouvel Hollywood (de Francis Ford Coppola à Robert Altman en passant par Martin Scorsese).
Ses critiques virulentes du système des studios, de ses travers mercantiles, et ses descentes en flammes de certains réalisateurs (comme Stanley Kubrick, Clint Eastwood ou encore Federico Fellini) sont restées célèbres dans le monde entier.
Cet ouvrage, Ecrits sur le cinéma, qui approche les 1000 pages est de ceux dans lesquels on va piocher des articles comme bon nous semble, en fonction des réalisateurs que l’on connaît, ou que l’on ne connaît pas, en fonction de notre curiosité concernant certains genres cinématographiques. Pour chaque texte, on est étonné par la qualité des écrits de Pauline Kael, par ce qu’elle nous apprend, par sa profondeur d’analyse de certains films. Souvent, on a très envie de voir ou de revoir un film dont elle nous parle.
Lire son texte concernant la trilogie Le parrain de Coppola nous donne l’envie de nous replonger dedans. Pauline Kael n’est pas toujours tendre, elle n’hésite pas à dénoncer, à égratigner voire à assassiner, portée très souvent par une insolence réjouissante et un enthousiasme communicatif qui nous permet de définir véritablement ce qu’est et ce que doit être une critique.
Ecrits sur le cinéma ne peut donc que passionner ceux qui sont amoureux du septième art sous toutes ses formes. Une fois encore, on ne peut que féliciter les éditions Sonatine de nous proposer ce genre d’ouvrage d’une grande érudition tout en restant accessible à tous. |