Une fois encore, les éditions de l’Olivier ont la gentillesse de me proposer de lire quelques semaines avant la sortie leurs nouveaux ouvrages. J’ai donc pu avoir entre les mains avec quelques semaines d’avance le nouvel ouvrage de Florence Seyvos, une valeur sûre de la littérature française qui excelle en tant que romancière mais aussi en tant que scénariste. Son dernier ouvrage, Une bête aux aguets, date de 2020.
L’ouvrage qu’il nous propose en ce début d’année 2025 est un ouvrage d’un peu moins de 150 pages que j’ai lu d’une traite. J’aime beaucoup lire un ouvrage d’une traite quand il est relativement court et prenant.
Le perdant magnifique, c’est l’histoire d’Anna et d’Irene dans les années 80, deux sœurs qui ont vécu pendant plusieurs années avec le second mari de leur mère. Ce second mari, le fou, se nomme Jacques. Un perdant magnifique, d’où le titre, avec ses défauts et ses charmes. On va le suivre au contact de la mère et des filles, de la Haute-Normandie à la Côte d’Ivoire au travers de cette famille recomposée menée par cet homme à la main de fer, manipulateur autant que tyran dans l’apparence mais fragile aussi.
Anna, la narratrice de l’ouvrage nous propose le portrait de son beau-père, un homme d’affaires excentrique à la carrière chaotique. Parti à Abidjan pensant y faire fortune, il arriva à convaincre sa femme et ses deux belles filles de venir l’y rejoindre avant que celles-ci ne décident plus tard de revenir au Havre. Multipliant les allers-retours entre la Côte d’Ivoire et la Normandie, toujours avec l’ambition de les convaincre de le retrouver lui et ses futures richesses, on le retrouve au début de l’ouvrage revenant au Havre malade et défait, au début des années 80. Anna, sa fille se souvient et nous raconte.
Elle nous raconte cet homme, particulièrement complexe, un homme qui plonge sa mère dans l’emprise, décrite ici par sa fille avec des mots très justes. Elle nous dresse le portrait d’un homme qu’elle a bien connu, un homme qui n’a finalement pas tant compté que cela, d’un flambeur magnifique qui a passé sa vie sans se soucier de son avenir, tout cela avec une plume magnifique, que l’on connaît très bien. C’est bien pour cela qu’on aime Florence Seyvos et qu’on continuera de se ruer sur ses ouvrages qui ne nous déçoivent jamais. |